Le jour où mon père n'a plus eu le dernier mot
de Marc Meganck

critiqué par CHALOT, le 24 juillet 2022
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
L'énigme d'une existence
«  Le jour où mon père n'a plus eu le dernier mot »
roman de Mark Meganck
éditions Deville
279 pages
janvier 2022
L'énigme d'une existence

Faut-il tuer son père, même symboliquement pour se construire ?
C'est un peu la question lancinante que se pose ce fils de 42 ans, William qui ne comprend pas pourquoi il a été si rejeté par ce père qu'il n'a pas jamais compris.
Quel est ce géniteur ?
Est-il le sien ?
Comment peut on accepter une forme de relégation pendant toute une enfance, coincée entre un père raciste et une mère enfermée dans une bulle religieuse ?
William vient de perdre sa mère dans un accident de voiture.
C'est un révélateur... non que son chagrin soit immense mais quand un être qui doit nous être cher quitte la vie, c'est tout un film qui nous est projeté dans notre subconscient.
William n'a pas d'enfant, sa bien aimée est partie et il ne comprend pas pourquoi il a été rejeté, est-il l'enfant d'un autre ?
Tout ceci est philosophique mais le livre , c'est aussi et surtout un double récit, celui d'un voyage en Islande qu'il propose à son père et celui d'un retour critique vers un passé honni.
Pendant des années , cet homme a vécu avec des gens dans une maison sombre où personne ne semblait respirer.
Il revient régulièrement durant son voyage avec ce père qui tarde à donner une clé à l'énigme de cette vie gâchée :
« Pendant des années j'ai cherché un père. Pendant des années j'ai subi la vanité ordurière d'un frère et l'inertie religieuse d'une mère. »
La vie ce cet enfant devenu homme n'est pas tendre, le livre est sur le « même tonneau » mais c'est cela aussi la vie.

Jean-François Chalot