Waterloo: Chroniques d'une bataille légendaire
de Bernard Cornwell

critiqué par CC.RIDER, le 13 juillet 2022
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Morne plaine
La bataille de Waterloo se déroula du 16 au 18 juin 1815, en Belgique, à vingt kilomètres au sud de Bruxelles, dans l’actuelle province du Brabant wallon. Elle opposa l’armée française dite « Armée du Nord », dirigée par l’empereur Napoléon Ier, à l’armée des Alliés, menée par le duc de Wellington et composée de Britanniques, d’Allemands (contingents du Hanovre, du Brunswick et du Nassau) et de Néerlandais (unités belges et hollandaises), rejointe par l’armée prussienne commandée par le maréchal Blücher. Elle s’est achevée par la défaite décisive de l’armée française. Cette bataille fut la dernière à laquelle prit part personnellement Napoléon, qui venait de reprendre le pouvoir en France trois mois plus tôt. Elle marqua ainsi la fin de la période dite des « Cent-Jours ». Napoléon dut en effet abdiquer quatre jours plus tard à son retour à Paris, le 22 juin, face au manque de soutien général avant de finir, déporté sur l’île de Sainte-Hélène.
« Waterloo, chroniques d’une bataille légendaire » est un essai historique très bien documenté et assez agréable à lire en dépit de la difficulté particulière d’une description de bataille presque impossible à réaliser. Napoléon tenta un ultime coup de bluff, étant déjà en infériorité numérique face aux deux armées ennemies. Il accumula les occasions ratées et les erreurs de commandement. La responsabilité de Ney et de Grouchy dans cette défaite est parfaitement établie. Même le ciel s’en mêla en déclenchant des trombes d’eau qui génèrent artilleurs et cavaliers. Cette bataille fut une terrible boucherie où des dizaines de milliers d’hommes moururent pour rien. L’empereur espérait pouvoir battre dans un premier temps les Anglais pour ne faire qu’une bouchée des Prussiens dans un second, ce qui ne se produisit pas. Il envoya sa cavalerie contre des carrés de fantassins bien retranchés contre lesquels elle ne pouvait pas grand-chose et finalement sa garde impériale dans un dernier assaut désespéré. Eut-il, par miracle, remporté la victoire que cela n’aurait rien changé à son destin, les armées russes et autrichiennes étant aussi en marche contre nous. Dans cet ouvrage objectif, le lecteur apprendra énormément de choses sur cet épisode tragique de l’histoire de France, comme le fait que beaucoup de femmes et d’enfants de soldats pouvaient suivre l’armée, ou que Victor Hugo raconta pas mal de choses fausses sur cette bataille ou encore que les Prussiens voulurent se venger en faisant sauter le pont d’Iéna à Paris et que celui-ci ne fut sauvé que par l’obstination d’une sentinelle britannique qui refusa de quitter son poste ! De nombreuses cartes et une importante bibliographie complètent ce livre assez technique mais agrémenté par beaucoup de témoignages de soldats.