(Re)constructions
de Nicolas Baverez

critiqué par Falgo, le 10 juillet 2022
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Déception
Pierre Dac l'avait dit: "La prévision est difficile, surtout lorsqu'elle concerne l'avenir". Nicolas Baverez s'y est essayé. Son livre se situe dans la suite de ses ouvrages précédents, dont il reprend la perspective générale et de nombreuses analyses. Son idée majeure est que l'histoire nous apprend que les pandémies universelles ont été l'occasion de modifications profondes de l'équilibre mondial. Il passe ainsi en revue la peste d'Athènes (-450), la peste de Justinien (+600), la grande peste noire (+1350), le choc microbien et la conquête de l'Amérique (+1600/1700) et la grippe espagnole (+1918) et indique comment et pourquoi chaque pandémie a eu des conséquences puissantes sur l'organisation du monde. Pour lui la Covid19, même si elle a été traitée de différentes manières de par le monde, porte en elle d'énormes conséquences: mêlée à l'évolution de tendances déjà présentes (réchauffement climatique, révolution numérique, montée des inégalités), elle va conduire à une reconstruction du capitalisme et une redéfinition des relations entre les les États. Le problème pour le lecteur est qu'il en trace quelques grandes lignes, reprenant au moment d'imaginer les perspectives d'avenir des analyses du présent dans un effarant mélange chronologique, conservant une approche très générale sans jamais entrer dans les détails (c'est encore plus évident quand il traite de la France), sans jamais définir de ligne claire, en utilisant au delà du raisonnable les verbes "devoir" et "falloir". J'attendais beaucoup de ce livre et n'y ai pas trouvé la concrétisation nécessaire d'idées et de réflexions générales pourtant d'une grande pertinence.