Sans loi ni maître
de Arturo Pérez-Reverte

critiqué par Nav33, le 5 juillet 2022
( - 76 ans)


La note:  étoiles
Libération canine
Le narrateur , Negro , est un molosse rescapé des combats de chiens , dont il était devenu une vedette lucrative pour les criminels organisateurs de ce type d'événements clandestins. Bien qu'il estime avoir une intelligence très limitée et une grande lenteur de réflexion , il a réussi à échapper à la fin tragique qui attend les infortunés animaux. Il vit une retraite paisible au sein d'une communauté canine de la rue , où se côtoient chiens errants , toutous de compagnie , chiens de garde ou policiers . Un rendez-vous essentiel est le caniveau où s'écoule l'eau anisée d'une distillerie voisine et qui tient lieu de bar des habitués. La disparition de deux amis va conduire Negro à replonger volontairement dans l'univers auquel il avait échappé afin de tenter de libérer ses congénères. Cette expédition va conduire à une épopée digne de Spartacus.
Cette plongée dans l'univers canin est inattendue dans l’œuvre de Arturo Perez Reverte . On y retrouve cependant les homologues de ses héros ou plutôt anti-héros humains de toutes époques. Le vieux Negro taciturne et couvert de cicatrices est bien dans la filiation du capitaine Alatriste . Perez Reverte , ou du moins ses personnages mâles portent un regard (et surtout un museau) ambigu sur les chiennes de l'histoire qui fait aussi écho aux portraits de beaucoup d’héroïnes de ces romans anthropiques.
Voilà une histoire qui a de l'humour et du mordant et ne prend pas le lecteur à rebrousse poil