Les voies de la puissance
de Frédéric Encel

critiqué par Colen8, le 9 juin 2022
( - 82 ans)


La note: étoiles
De la suprématie des Etats
Les Etats souverains reconnus depuis les traités westphaliens, symboles de la puissance s’il en est, entendent bien le rester aussi longtemps que possible. Un « monde d’après » est-il vraiment concevable ? En dépit des menaces pleuvant de toutes parts, sanitaires, climatiques, environnementales, terroristes, technologiques et numériques, le dernier mot revient immanquablement aux Etats. Sur les temps longs, les guerres, les révolutions, les migrations, les pandémies, les cataclysmes, peuvent bien les affaiblir, les faire vaciller, entrainer des changements de régime, le retour à l’équilibre se fait immanquablement à leur profit.
Les arguments rationnels, les innombrables exemples retenus par l’auteur d’un survol géopolitique tel que celui-ci trouvent leur véritable originalité dans la réfutation vigoureuse du « choc des civilisations » et de « la fin de l’histoire ». Ils peuvent sembler réducteurs aux uns, rassurants aux autres, contraires à ceux des collapsologues. Les Etats seraient indifférents aux économies de rentes, à la finance internationale, peu sensibles aux opinions publiques et aux influences des acteurs non-étatiques.
Nb : L’invasion armée de la Russie en Ukraine n’y est pas évoquée.
L'idée-force des relations internationales 9 étoiles

Outre les principes de droit international et notamment l'égalité juridique entre Etat e le principe de souveraineté, la puissance structure le fonctionnement des relations internationales. La démographie, qui peut devenir un handicap, les forces armées, la production économique, le rayonnement, le positionnement géographique en constituent des élément et peuvent jouer en faveur des Etats, qui en font des instruments à leur profit. A partir de cela, des mouvements intra-étatiques, peuvent intervenir, notamment ethniques, ou des unions inter-Etatiques dans des organisations internationales ou des accords de coopérations complexifient et enrichissent le paysage.
Cet ouvrage est richement illustré, et fait idéalement comprendre les mécanismes décrits ; aussi la synthèse élaborée ici peut parfois donner l'impression de survol, l'absence du conflit russo-ukrainien étant justifié tout simplement par la sortie éditoriale dudit livre, qui gagnerait à être réactualisé. Il mérite d'être médité et complété, car il s'avère utile pour la compréhension du monde.

Veneziano - Paris - 46 ans - 25 janvier 2024