Les Gouttes de Dieu, Tome 16
de Tadashi Agi, Shū Okimoto (Dessin)

critiqué par Koolasuchus, le 5 juin 2022
(Laon - 34 ans)


La note:  étoiles
La jeune fille qui contemplait le soleil couchant dans le désert
Shizuku, Issei, Loulan et Miyabi sont missionnés pour identifier des vins trouvés dans la cave d'une vieille maison et ayant perdu leurs étiquettes. Pour optimiser au mieux leur temps, ils décident de se séparer en deux équipes, celle de Shizuku et Loulan, se servant de leurs talents de dégustateurs, et celle d'Issei et de Miyabi, plutôt spécialisés dans les recherches théoriques.

Le début de cette intrigue était assez prometteuse car elle avait un petit côté chasse au trésor, malheureusement, elle se contente de suivre tranquillement son cours et ne débouche sur pas grand chose d'intéressant, à l'exception toutefois de l'évolution des relations entre les personnages principaux. En effet, grâce à cette expérience, Shizuku et Loulan deviennent un peu plus complices tandis que du côté d'Issei et Miyabi on se retrouve avec quelque chose d'un peu plus ambigu. Est-ce que le critique est donc réellement intéressé par les capacités de la jeune sommelière ou bien n'agit-il que par calcul pour subtiliser à Shizuku son alliée la plus précieuse ? Difficile à dire et reste à voir ce que cela va donner par la suite.

Pour la suite justement, voilà nos protagonistes lancés sur la recherche du cinquième apôtre. La description de ce dernier a beau être la plus longue à ce stade de l'histoire, elle n'en reste pas moins assez nébuleuse et risque fort d'obliger Issei et Shizuku à gravir, littéralement, des montagnes pour découvrir ce qui se cache derrière le texte de Yutaka Kanzaki.

Il faut bien reconnaître que plus l'on avance dans les apôtres, plus les risques de la surenchère approchent et je trouve qu'on les frôle d'ailleurs dangereusement ici. J'ai volontairement mis ma crédibilité de côté plusieurs fois dans ce manga sans aucun problème mais je dois bien reconnaître que les auteurs commencent un peu à tirer sur la corde. En effet, autant je peux facilement voir un lien entre le vin et le premier amour, autant celui avec une montagne est un peu plus difficile à appréhender. Comme si cela ne suffisait pas, nous avons en plus encore droit à Shizuku qui croise une personne ayant besoin d'aide et dont la résolution du problème pourrait justement le mettre sur la bonne voix. Nous retournons donc ainsi sur une formule qui commence doucement mais sûrement à ronronner quelque peu et il serait peut-être judicieux pour l'histoire de sortir un peu du schéma habituel sinon l'intérêt risque de s'effriter assez rapidement. Fort heureusement, le dessin est toujours aussi maîtrisé et les pages concernant la description du cinquième apôtre sont vraiment magnifiques.

Après un très bon quinzième tome, celui-ci a donc un peu de mal à supporter la comparaison. L'intrigue reste quand même plaisante à suivre et j'ai hâte de découvrir quel peut bien être le cinquième apôtre mais j'espère en tout cas que le récit réussira à se ressaisir quelque peu sans verser non plus dans le grand n'importe quoi.