Demain la Chine : guerre ou paix ?
de Jean-Pierre Cabestan

critiqué par Colen8, le 28 avril 2022
( - 82 ans)


La note:  étoiles
« Déjouer le piège de Thucydide »
Les Etats-Unis et la Chine devenus rivaux économico-politiques seraient-ils prêts à en découdre ? Du côté de Pékin les objectifs stratégiques d’ici 2049 sont de dominer localement l’Asie orientale, d’évincer Washington de l’ouest du Pacifique, d’entretenir autant que possible le rejet occidental et démocratique partout dans le monde, enfin de réviser selon ses propres normes les règles internationales. Face à cela nombre d’Etats vivant sous la protection américaine ressentent comme une forme de repli de sa part tandis que l’Armée Populaire de Libération (APL) impulsée par la Commission militaire centrale (CMC) du PC rattrape à toute allure les niveaux militaire et technologique américains.
Forte de ses maîtrises grandissantes surtout marines la Chine de Xi Jinping excelle à pousser ses pions, à bluffer par des opérations incessantes du fait accompli, à intimider ses voisins ou ses partenaires commerciaux. Ce sont autant de tentatives de défier les instances internationales, de décourager par anticipation des résistances futures que d’ajuster au fur et à mesure les conditions de ses victoires en cas de conflits réels. Plus ou moins tout l’Orient cherche à conserver sa souveraineté et donc à se soustraire à un tel périmètre de subordination : au premier chef les pays regroupés avec les Etats-Unis dans le Quad (Japon, Inde, Australie), suivis par Taïwan, Corée du Sud, Viêtnam, Cambodge, Malaisie, Indonésie.
Les menaces dans les zones de tension que Jean-Pierre Cabestan détaille parfaitement sont illustrées par des cartes thématiques des mers baignant la Chine. Au nord face au Japon ; au centre là où des archipels et rochers sont revendiqués au mépris de la légitimité, déjà occupés pour certains et aménagés en bases militaires ; le long de la Chine méridionale avec la volonté de nationaliser la circulation maritime dans le détroit de Taïwan ; plus loin de sécuriser celui de Malacca entre la Malaisie et l’Indonésie par où transite son commerce mondial.
Nb : L’analyse antérieure à mi-2021 n’a pas tenu compte de l’interruption ferroviaire des exportations chinoises vers l’Allemagne après l’invasion russe de l’Ukraine, non plus que du gel de son commerce maritime à Shanghai en raison des confinements Covid-19.