Le pavillon des combattantes
de Emma Donoghue

critiqué par CHALOT, le 23 avril 2022
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
roman social et historique
« Le pavillon des combattantes »
roman d'Emma Donoghue
359 pages
juillet 2021
Editions Les presses de la Cité


Fin octobre, tout début novembre 1918, nous sommes à Dublin dans un grand hôpital durant la pandémie dite de la grippe espagnole.
Le nombre de victimes augmente, beaucoup meurent et pendant ce temps-là, la vie continue dans le service d'obstétrique.
Julia Power, infirmière, se voit confier le service à la place de l'infirmière en chef malade.
Elle doit faire face à des accouchements difficiles... la grippe est présente et des femmes enceintes à terme sont touchées par la maladie ou affaiblies par cette grippe.
Durant une bonne partie du roman, nous assistons aux soins, aux interventions, aux drames et aux quelques « miracles ».
Elles ne sont que trois à « opérer », Julia, une jeune bénévole qui vient d'arriver et une femme médecin qui n'est autre que Kathleen Lynn, militante de l'indépendance irlandaise, recherchée par la police britannique.
C'est un roman social qui me rappelle ceux que je lisais quand j'étais enfant ...Il y a un peu du Cronin avec une description plus précise des gestes médicaux.
Ces femmes qui viennent accoucher viennent pour la plupart d'un milieu pauvre.
Certaines , filles abandonnées, ont été confiées à une institution religieuse qui les a pressurées, exploitées.
Les scandales qui ont défrayé la chronique et qui viennent d'être dévoilés ont commencé il y a bien longtemps en Grande Bretagne aussi.
Il y a dans ce roman, une tension forte, un climat dramatique lié à l'environnement social, politique et sanitaire et un engagement exceptionnel de ces personnels qui ne se préoccupent que de leur mission.
Les personnages attachants sont nés dans l'imagination de l'auteure.
Seule, Madame Lynn a existé.
Elle fut une révolutionnaire irlandaise qui a été emprisonnée par la police britannique avant d'être libérée afin de faire face à une pénurie dramatique de médecins.

Jean-François Chalot