L'Ile errante (T2)
de Kenji Tsuruta

critiqué par Fanou03, le 15 avril 2022
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
On dirait le Sud...
Mikura finit par trouver Electriciteit, la mystérieuse île errante (à moins que ce soit l’île qui trouve la jeune aviatrice?), mais l’accueil n’est pas franchement à la hauteur de ses espérances : son hydravion est touché par un obus de canon tiré depuis l’île ! Ses habitants, qui soignent Mikura blessée, sont mutiques, les maisons de l’île-cité sont quasiment à l’abandon, et Madame Amélia, à qui elle devait livrer un colis en attente depuis des dizaines d’années, semble avoir quitté l’île…

Ce tome 2 de l'Île errante, taciturne au possible, est fabuleusement onirique, énigmatique, mystérieux, cryptique même je dirais. Sa force réside justement dans sa grande sobriété : on y voit essentiellement la silhouette dégingandée de Mikura déambuler dans les rues de l’île-cité d’Electriciteit, qui semble un village de Corse ou de la Drôme provençale, avec ses rues pavées, en escalier, et ses maisons de tuiles rondes à moitié en ruines. Les paysages urbains sont superbes, les cadrages magnifiques, et l’ensemble donne une ambiance contemplative absolument fascinante même si le récit n’avance quasiment pas d’un pouce. Le temps semble s’être arrêté, et c’est peut-être bien ce qu’a voulu dire ici Kenji Tsuruta. Mais franchement pour moi en tout cas c’est une réussite, d’autant plus que le format, supérieur au standard traditionnel, permet encore une fois d’apprécier pleinement le talent graphique du mangaka.