Nombreux sont les témoignages des rescapés de la Shoah, poignants, affreux et portants à des méditations pessimistes sur le genre humain, mais celui-ci, même s’il invite une fois de plus à s’interroger sur la façon dont on serait capable de se comporter, confronté à ce genre d’événements, présente la particularité d’éclairer la personnalité impressionnante de force et de résilience de la narratrice. Lily Ebert époustoufle le lecteur par sa capacité à lire les situations et à y trouver la réponse la plus conforme à ses objectifs, attitude qui lui a très certainement valu de conserver la vie, à travers des événements pénibles quand ils n’ont pas été affreux.
Par ailleurs, ce témoignage présente une partie centrale absolument passionnante, celle qui commence à la libération des camps pour s’attacher ensuite aux années qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nous découvrons des êtres déracinés, ayant tout perdu, aussi bien sur le plan matériel que sur le plan relationnel (la famille et les proches ont été décimés), qui doivent trouver en eux la ressource pour continuer. Lily, qui a réussi à sauver ses sœurs à travers les épreuves atroces de la déportation, choisit d’aller s’établir en Israël et le lecteur découvre avec un grand intérêt ce qu’a pu être la vie des premiers Juifs rescapés de la Shoah qui sont venus s’installer dans ce pays.
On se prend même à regretter de n’avoir pas plus de détails sur ces années-là qui, pour avoir vraisemblablement été dures, n’en ont pas moins été pleines d’un appétit de vivre moins pesant à raconter que les mois d’internement dans les camps. Quoi qu’il en soit, cette Promesse de Lily vaut vraiment le détour… pour ne jamais oublier.
Reginalda - lyon - 58 ans - 4 décembre 2022 |