Les Carnets noirs
de Colette Tessier

critiqué par Catinus, le 7 février 2022
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Roman naturaliste
Au début du XX ème siècle, quelque part en France, Justine Mauduit (avec son mari) a eu huit z’ enfants. Autant de filles que de garçons. Elise, Jeanne, Marie, Vovonne ; Raoul , Albert, Julien, Jojo. Bien entendu chacun à son caractère. Justine note sur huit carnets différends ce que chacun a coûté, à commencer par les frais pour la sage-femme. Toute sa vie, elle va s’acharner à ce que ses gosses lui remboursent ces dépenses en les faisant travailler dans le ménage, à la ferme, à la vigne. Certains se rebelleront et ne mettront plus les pieds dans la demeure familiale, d’autres seront plus indulgents, un ou deux soumis.
Ce roman de type naturiste se lit avec régal.

Extrait :

- Elle marquait tout dans ses petits carnets. Tout ce qu’elle dépensait pour ses enfants. Huit enfants ; huit petits carnets noirs couvert de moleskine, toujours en train. A chaque nouvelle naissance, elle en achetait un nouveau chez l’épicière. La première chose qu’elle inscrivait était les frais de sage-femme. (…) C’était une comptabilité quotidienne. Chaque soir, elle mettait ses carnets à jours, quand son homme était parti se coucher.

- On n’élève pas huit-z’enfants sans en retirer bien de la misère … Surtout les conduire comme je l’ai fait dans l’honneur et le travail … et pour récompenses les grimaces et l’ingratitude !