Une histoire naturelle des dragons
de Marie Brennan

critiqué par Deinos, le 27 janvier 2022
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Fantasy victorienne ?
Un roman difficile à classer... Il apparaît souvent sous l’appellation "Fantasy", mais si ce n'est la présence de dragons - et là non des dragons classiques de la Fantasy, mais plutôt dragon comme un embranchement de la vie animale... une variation de vertébrés issus de lointains ancêtres... un objet d'étude pour biologistes et zoologistes - en ce roman il y a un parfum victorien... une étude sociétale... Je le perçois plutôt comme le récit d'une émancipation, de la lutte d'une jeune femme pour briser les carcans d'une société patriarcale...

Cet aspect victorien se matérialise dans le style, riche lexicalement, aux tournures élaborées, par quelque procédé comme l'interpellation du lecteur, brisant ainsi le 4ème mur, par l'usage varié de temps verbaux... avec un certain humour, so british...

Ne vous attendez pas à des luttes épiques, à des combats débridés... non... l'héroïne, après une courte évocation de sa jeunesse, nous narre sa première expédition scientifique dans une région évoquant les Carpates afin d'y étudier une espèce locale de dragons... dragons au comportement étrange dont elle cherchera à comprendre le comment du pourquoi...
Mais le récit n'est en rien ennuyeux... il se révèle prenant.

Néanmoins, le roman souffre à mon avis d'un gros défaut... hormis l'héroïne, les personnages secondaires ont peu d'épaisseur... ils passent et viennent comme des éléments du décor... Alors certes l'héroïne se raconte... mais peut-être aurait-il fallu que ceux qui l'environnent aient un peu plus de densité, pour qu'on s'attache au moins à leur devenir... à tel point que ce qui arriva à l'un des protagonistes me laissa relativement indifférent, alors que dans de nombreux romans, l'émotion me gagne aisément.

Enfin, même si cela est présenté sous un ton légèrement décalé, traité parfois sous l'aspect du défaut, j'ai un peu de mal avec ces personnages qui résolvent tout, les autres n'étant que spectateurs... et c'est là une des caractéristiques de l'héroïne... peut-être cela joue-t-il d'autant dans l'effacement des autres personnages ?