Raymond Aron - La démocratie conflictuelle
de Serge Audier

critiqué par Veneziano, le 16 janvier 2022
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un libéral hériter de Tocqueville et Machiavel
Raymond Aron a entrepris la tâche délicate de promouvoir le libéralisme philosophique et politique, à une époque assez fortement marquée par le marxisme et le hégelisme. Il emprunte un héritage intellectuel à Machiavel et Tocqueville, pour justifier du pluralisme, du débat contradictoire qui constituent les éléments fondateurs et primordiaux de la démocratie, le conflit faisant partie de son mode de fonctionnement normal. Il situe son mode de pensée en relation avec la social-démocratie. Il émet inévitablement une critique du système socialiste.
Il promeut la primauté du politique, à une heure où semblent régler sans partage l'économique et le social.

Probablement à contre-temps de son époque, il permet de compléter de manière salutaire le corpus idéologique, en actualisant les théories portant sur les valeurs qu'il défend. Cet ouvrage court fait comprendre utilement l'apport et la porté des idées du penseur, toujours vivaces, alors que son souvenir s'est quelque peu effacé. Et si le libéralisme, bien que fortement contesté, tient le haut du pavé, la nécessité se fait jour d'en forer les fondements théoriques, dans le respect du pluralisme. Cette lecture vient donc tout à fait à propos.