Armada
de Ernest Cline

critiqué par Koolasuchus, le 5 décembre 2021
(Laon - 34 ans)


La note:  étoiles
Lourd et prévisible
Zack est un adolescent vivant seul avec sa mère étant donné que son père a tragiquement disparu lors d'un accident quand qu'il n'était encore qu'un nourrisson. Ne s'intéressant guère à l'école et à la vie réelle, il préfère s'échapper dans les jeux vidéos et notamment Armada, jeu de simulation spatiale où il doit combattre des extra-terrestres menaçant d'envahir la Terre. Avec un avenir ne lui promettant guère de débouchés, Zack souhaite désespérément que quelque chose d'extraordinaire pointe le bout de son nez et rompe ainsi la monotonie de sa vie quotidienne, et c'est précisément ce qui va lui arriver un bon matin lorsque l'un des vaisseaux issu tout droit de l'univers d'Armada se pose dans la cour de son lycée. Cet événement sera ainsi le début pour le jeune garçon d'une journée intense, qui remettra en perspective tout ce qu'il pensait savoir et bien plus encore.

J'avais beaucoup aimé le premier roman de cet auteur, Player One, et même si la science-fiction n'est pas forcément mon genre préféré, j'avoue que j'étais plutôt enthousiaste à l'idée de lire son deuxième, ce qui n'a malheureusement rendu la chute que plus dure. En effet, les deux romans comportent des éléments similaires, notamment un personnage principal très geek et de très nombreuses références à la pop culture sauf que là où c'était de véritables qualité dans Player One cela se retrouve être des défauts assez handicapants dans Armada. Zack est en effet trop caricatural et vraiment pas des plus intéressants, je ne suis jamais arrivé à m'y attacher tandis que la plupart des personnages secondaires ne sont pas assez développés pour que l'on éprouve véritablement pour eux une quelconque affection. En ce qui concerne les références, autant ces dernières étaient parfaitement intégrées au scénario et servaient vraiment le récit dans Player One, autant elle ont très peu d'intérêt ici, si ce n'est à l'auteur de pouvoir étaler sa culture et de plomber totalement le rythme de l'histoire.

En ce qui concerne l'histoire d'ailleurs, celle-ci est très prévisible et pompe allègrement sur ce qui a déjà était fait en terme de science-fiction mais ne tient pourtant absolument pas la route, on sent bien qu'Ernest Cline a voulu partir dans son délire sans penser à créer un univers crédible. Il y avait pourtant quelques bonnes idées mais cela est loin d'être suffisant pour sauver l'intrigue de ses lourdeurs. De plus, cela est saupoudré en arrière-plan de patriotisme techniquement mondial car les humains doivent se liguer contre un seul et même ennemi mais dans les faits on retrouve surtout les bonnes valeurs américaines amenées évidemment avec la subtilité d'un tractopelle.

Ainsi, malgré quelques éléments intéressants, ces derniers se retrouvent malheureusement noyés par une intrigue dont les trous feraient pâlir celui de la couche d'ozone, un personnage principal peu attachant et une multiplication totalement inutile de références liées aux œuvres de science-fiction ce qui en rend la lecture parfois indigeste. J'ai donc été assez déçu par ce récit et si adaptation cinématographique il y a, cette fois-ci il ne faudra pas compter sur moi pour m'y précipiter.