Block 109 - S.H.A.R.K
de Vincent Brugeas (Scénario), Ryan Lovelock (Dessin)

critiqué par Fanou03, le 1 décembre 2021
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
La Grande Evasion
Dans l’univers uchronique de Block 109 où Hitler a été assassiné en 1941, le Reich a déclenché le feu nucléaire sur États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada. L’Australie héberge ce qui reste de la flotte du Pacifique... et des milliers de prisonniers de guerre allemands, dans le camp de Rabbit Flat, au milieu du désert. Il y a aussi à Rabbit Flat des sympathisants du S.H.A.R.K, le parti politique australien pro-nazi, qui sont enfermés à Rabbit Flat, comme Worth, nouvellement arrivé, et qui semble mijoter quelque chose...

C’est un nouveau dessinateur, Ryan Lovelock, qui est à la manœuvre dans S.H.A.R.K et qui remplace Ronan Toulhoat. C’est un véritable changement : même si le graphisme de Ryan Lovelock tend à respecter le côté crayonné de son prédécesseur, le trait est plus net, plus lisible, et pour tout dire beaucoup plus élégant, mais sans la forte personnalité de celui de Ronan Toulhoat. La charte couleur en prend un coup aussi : tout est beaucoup plus coloré dans cet album que dans les précédents. Cela se justifie ceci dit par le lieu du récit : l’inhospitalier désert australien, qui méritait bien ces couleurs très chaudes ! Autre rupture : ce ne sont plus des allemands qui sont les protagonistes de l’histoire, mais un australien, sympathisant nazi.

Le scénario néanmoins est excellent, avec son lot d’action et de rebondissements, et le confort de lecture est bien meilleur il faut le reconnaître qu’avec les albums dessinés par Ronan Toulhoat. Worth, le mystérieux et charismatique membre du S.H.A.R.K, est un personnage excellent, qui m’a fait irrésistiblement penser à un Hugh Jackman par exemple. Il n’empêche que ce volume marque une forte rupture et qu’on ne retrouve pas tout à fait l’esprit de ce qui fait la marque de la série, c’est à dire la vision « allemande » de la guerre.