Le Bruit des pages
de Livia Meinzolt

critiqué par Alma, le 26 novembre 2021
( - - ans)


La note:  étoiles
"C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance"e
Eva, étudiante en lettres a reçu en héritage d'un vieil ami une librairie pleine d'anciens ouvrages entassés et poussiéreux au milieu desquels elle découvre un tableau qui , selon le testament doit toujours être conservé dans la librairie .

Eva, la passionnée de culture et littérature slave se met alors à imaginer la vie de la jeune fille russe qui le personnage central du tableau , et entreprend la rédaction du journal que celle-ci, qui s'éveille à l'amour et qu'elle prénomme Apollinarya aurait pu écrire dans les années 1916-1917.
Les différents épisodes du journal d'Apollinarya en Russie au début du siècle viennent alors s'intercaler entre les chapitres relatant la vie actuelle de celle qui le crée, Eva, un siècle plus tard, à Paris . Il semble parfois que leurs deux destins se croisent …...

« C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance …. » chantait en son temps Michel Fugain.
Il possède tout ce qui peut ravir les lecteurs ou lectrices de ce genre : un double potentiel romanesque avec deux récits intimistes qui s'entrelacent, une exaltation sentimentale, une écriture chargée d'émotion, de longues phrases à l'image des passions .
A cela s'ajoute un certain « exotisme » apporté par de nombreuses références historiques et littéraires à la Russie d'avant la révolution bolchevique .
Rien d'étrange à ce que le roman ait reçu le Prix du Livre Romantique 2019.

Malheureusement pour moi, je n'en ai pas goûté les saveurs …..Il m'a semblé lourd et plutôt indigeste
Du bruit pour rien ! 1 étoiles

Il est des livres qui produisent sur moi le même effet qu’un violon qui grince manipulé par un musicien inexpérimenté. Dieu que ce « Bruit des pages » a mis mes nerfs à rude épreuve ! Prix du livre romantique, organisé par les éditions Charleston, il est censé mettre en scène « une héroïne au caractère fort, fière et libre », mais Eva, la protagoniste de ce roman, sidère par sa mollesse et sa passivité. Après avoir hérité une librairie d’un vieil homme sans famille (très plausible !), elle y vit recluse sans être fichue ne serait-ce que de la ranger (elle va devoir attendre que quelqu’un d’autre prenne les choses en main). Soi-disant passionnée depuis toujours de la Russie, elle n’a même pas pris la peine d’en apprendre la langue et accomplit en tout et pour tout un seul geste « héroïque » : elle s’achète un billet d’avion pour Saint-Pétersbourg.
Je passe outre le name-dropping de tous les auteurs et artistes russes que Livia Meinzolt a pu dénicher et dont elle nous inflige le résumé des œuvres, les descriptions interminables de monuments et autres sites de la belle cité russe, qui ne font que rajouter au côté insupportablement artificiel d’un récit poussif, totalement impuissant à nous faire croire une seule seconde à ces histoires d’amour censées se vivre hors du temps, pour déplorer un style qui mêle un goût immodéré pour les adjectifs censément poétiques à des fautes de langue à répétition.
Bref, si tous les autres Prix du livre romantique sont de cet acabit, ce sera le premier et le dernier que je lirai.

Reginalda - lyon - 57 ans - 6 juin 2022