Au printemps des monstres
de Philippe Jaenada

critiqué par Badzu, le 22 août 2022
(versailles - 48 ans)


La note:  étoiles
Immersion dans la France des années 60
Résumé de la 4ème de couverture :

"C’est une histoire vraie... Un garçon de onze ans est enlevé à Paris un soir du printemps 1964. Luc Taron.... On retrouve son corps le lendemain dans une forêt de banlieue. Il a été assassiné sans raison apparente. Pendant plus d’un mois, un enragé inonde les médias et la police de lettres de revendication démentes, signées « L’Étrangleur » ; il adresse même aux parents de l’enfant, horrifiés, des mots ignobles, diaboliques, cruels. Il est enfin arrêté. C’est un jeune homme banal, un infirmier. Il avoue le meurtre, il est incarcéré et mis à l’écart de la société pour le reste de sa vie..."

Mon dieu que j'ai souffert en lisant ce livre, et pourtant, pourtant, je ne peux que tirer mon chapeau devant le travail de P. Jaenada.

Lorsque ma liseuse m'indiquait qu'on était à 37% du livre seulement au moment où le récit officiel de l'affaire Luc Taron prend fin, je me suis dit mais, enfin, que va-t-il maintenant nous raconter qui n'a pas été encore dit. C'est pourtant là que débutent le détricotage de tous les éléments de cette affaire, les recoupages, les confrontations des versions, les enquêtes minutieuses sur la vie de chacun des protagonistes... Le tout parsemé d'anecdotes ou d'avis personnels assez rafraichissants qui ponctuent cette histoire assez déprimante.

Il ne s’agit pas de réhabiliter mais de comprendre comment une affaire hors norme a été traitée, ou plutôt mal traitée, en son temps. L'auteur réussit à ne pas tomber dans les redites et à nous faire avaler cet énorme pavé que l'on referme certes exténué mais admiratif.