L'Irak un siècle de faillite: De 1921 à nos jours
de Adel Bakawan

critiqué par Colen8, le 11 novembre 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Au mépris des aspirations des peuples
Les trois provinces antérieures à la création de l’Irak (1925), sans affinité entre elles car d’origine ethnique et religieuse différentes pour ne pas dire incompatibles étaient soumises à l’Empire ottoman depuis des siècles. Au nord, une province kurde sunnite se rêvant indépendante mais revendiquée par la Turquie naissante, au centre une province arabo-sunnite minoritaire formée d’élites ayant exercé sans interruption la délégation du pouvoir central ottoman, au sud une province arabo-chiite majoritaire ne suscitant que méfiance car perçue comme trop proche de la culture perse voisine, sans compter les autres minorités chrétiennes et juives.
L’ingérence européenne au Moyen Orient avant même le premier conflit mondial a fragilisé les solutions imposées par les traités ultérieurs et les résolutions de la Société des Nations (SDN). Plus tard les antagonismes attisés par la manne pétrolière, loin de se fondre dans une nation irakienne inexistante, ont perduré donnant lieu à des conflits sans fin accompagnés d’extrêmes violences : révoltes armées contre les occupants, coups d’état suivis d’épurations politiques, d’exils et de déportations, guerres externes et internes, massacres en masse de civils des différents camps recomposés au fil d’une histoire toujours aussi confuse.
La guerre des Etats-Unis contre la terrible dictature de Saddam Hussein et de son clan suivie de l’occupation désastreuse du pays (2003-2014), a eu des conséquences inverses de l’objectif visé : émergence de Daech, déclaration du califat mondial, prise de contrôle d’une grande partie des territoires irako-syriens, terrorisme international à encore plus grande échelle. A ce jour quelques castes corrompues proches du pouvoir vivent bien après s’être approprié les richesses pendant que des millions d’Irakiens tentent de survivre ou de partir. Les menées subversives des voisins : Turquie, Iran, Arabie Saoudite et des Etats-Unis n’y sont pas pour rien.