La Fontaine
de Michel Serres

critiqué par Colen8, le 30 octobre 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
…« adieu veau, vache, cochon, couvée » …
Il y eut des fétiches, il y eut des totems, animaux pour la plupart, il y eut des mythes, des métamorphoses, des mimes et des simulations. Il y eut enfin des fables, leur transmission orale bien avant l’écriture, puis celles d’Esope le grec longtemps esclave, de Phèdre le latin, de Pilpay l’hindou, les uns et les autres succédant à l’histoire d’Abikar écrite en araméen au VIe siècle avant J.C.
Qui hormis Michel Serres cet enseignant maître des idées, auteur prolixe, orateur doué, pouvait sur le seul exemple de « Perrette et le pot au lait » enjamber les trois siècles passés, plonger dans l’économie d’un capitalisme dur, intégrer sans mal le virtuel, le numérique, les transactions du high-speed trading ? En prime la musicalité des phrases qui se prête admirablement à une lecture à voix haute.
Selon sa thèse, éditée brute à titre posthume, tout le processus de l’évolution, la lente maturation de l’esprit se dessine en filigrane dans les Fables de La Fontaine ce passeur de légende. Il convient de les apprécier à tous les âges comme une philosophie de la connaissance, perpétuée depuis la nuit des temps.
Sur le formidable travail éditorial de Jean-Charles Darmon : https://philomag.com/articles/…