Le Bourdonnement d'un moustique
de Andrea Ferraris

critiqué par Blue Boy, le 24 octobre 2021
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
L'adoption, une affaire d'adaptation
Andrea et Daniela veulent fonder une famille mais ne peuvent pas avoir d’enfants. La seule solution : adopter. L’auteur raconte le long parcours de son couple avant l’arrivée en Inde pour récupérer leur fille Sarvari, élevée dans un orphelinat, et la ramener en Italie. Un témoignage sensible et authentique sur une expérience contrastée où la joie la plus grande se mêle aux larmes et au déchirement affectif.

Que ce soit en Italie ou en France, on se rend compte à la lecture de ce récit que l’adoption n’est jamais une décision prise à la légère et qu’elle s’apparente souvent à un parcours du combattant. En évoquant sa propre expérience, Andrea Ferraris narre avec justesse les doutes qui surgissent avant le « passage à l’acte » mais aussi l’immense bonheur ressenti lorsqu’avec sa compagne ils découvrent pour la première fois la photo de celle qui les fera accéder au statut de parents.

Pour exposer son histoire, l’auteur va se centrer sur deux périodes : celle, assez longue, du processus décisionnel au sein de son couple, puis enfin celle du voyage en Inde jusqu’au retour en Italie, après plusieurs semaines délicates passées dans le pays natal de la petite Sarvari pour lui laisser le temps de se familiariser avec ses parents adoptifs. Graphiquement, Ferraris recourt beaucoup à la métaphore, ce qui permet de dynamiser le récit qui somme toute reste assez ordinaire et correspond à l’expérience vécue par quantité de parents adoptifs. Les couleurs jouent également un rôle primordial. Les premières pages conserveront un vert monochrome qui au fil des pages, sera complété par des couleurs chamarrées symbolisant la concrétisation du rêve des futurs parents et l’irruption simultanée de l’Inde dans leur imaginaire commun. Quel meilleur parti pris pour un pays aussi diversifié et coloré que la « plus grande démocratie du monde » ?

« Le Bourdonnement d’un moustique » se lit sans déplaisir et on appréciera particulièrement le travail magnifique sur la couleur. Avec ses mots et son dessin, Andrea Ferraris a su traduire avec sensibilité ses états d’âme, et même si le récit paraît presque idyllique, en grande partie grâce à l’intelligence de la fillette qui a su couper le cordon avec les éducateurs de son orphelinat, les adoptants et candidats à l’adoption ne manqueront pas de s’y retrouver voire d’être grandement émus.