La fin de l'individu: Voyage d'un philosophe au pays de l'intelligence artificielle
de Gaspard Koenig

critiqué par Colen8, le 3 octobre 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
La Religion utilitariste de la tech à l’assaut des Lumières
Les géants du numérique américains et chinois, suivis par des ribambelles de start-ups croyant atteindre le Graal avec leurs applications IA, imaginent benoîtement créer un monde de bien-être collectif sans conflits ni violences. Ils travaillent à l’anticipation des désirs personnels même inconscients de chaque individu afin d’optimiser parfaitement ses attentes et lui fournir les services nécessaires. Ils ont en tête de dissoudre plus ou moins la notion d’individu libre et responsable héritée des Lumières, celle qui a propulsé l’Occident au sommet de la hiérarchie mondiale pendant les derniers siècles. L’héritage confucéen présent dans la mentalité chinoise prône le collectif d’abord et fait donc peu de cas d’une aspiration démocratique déclinée en droits de l’Homme. Les Américains de leur côté privilégiant l’utilitarisme ne sont nullement soucieux de cette intrusion dans leur intimité par le truchement de leurs données personnelles.
Muni de son bâton de pèlerin précisément de ses assistants numériques, le médiatique philosophe grand reporter a donc parcouru la planète d’Ouest en Est et l’inverse pour explorer à la source l’immense labyrinthe de l’IA et ses implications sur notre devenir. En plus de ses propres lectures et réflexions il a ainsi procédé à 125 entretiens tous azimuts auprès d’universitaires, de politiques, d’entrepreneurs IA, de consultants, d’investisseurs, d’intellectuels, de représentants des GAFA et des BATX leurs homologues chinois et même de quelques artistes. En conclusion, malgré le triomphalisme de la plupart de ses interlocuteurs clamant la supériorité absolue des algorithmes, il approuve la politique de l’UE sur la protection des données personnelles quitte à mettre l’Europe et ses licornes technologiques à la traîne de la concurrence actuelle. Car le droit devrait in fine avoir raison de la domination du numérique en contractualisant l’accès aux données.
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