Le pont des assassins
de Arturo Pérez-Reverte

critiqué par Nav33, le 7 septembre 2021
( - 76 ans)


La note:  étoiles
Sombre Venise , sombres héros
Septième tome des aventures du capitaines Alatriste. Cette fois-ci nous plongeons dans une Venise sombre , glaciale , brumeuse et pourtant impressionnante de richesse et de puissance , sans équivalent en ce début de 17e siècle . Alatriste et son fidèle Bilboa sont embarqués dans une mission qui n'a rien de glorieux et dont les détails ne leur sont distillés qu'au compte-gouttes par leurs puissants promoteurs qui se garderont bien d'apparaître au grand jour. Cet abject complot , qui comprend assassinat , incendie , massacres , et manipulation contre le quartier juif , réunit plusieurs nationalités d'alliés de l'Espagne ainsi que des conjurés vénitiens. Si la ville apparaît sous sa face sombre , nos « héros » ne le sont pas moins. D'abord par rapport au débuts des aventures d'Alatriste , ils ont considérablement vieilli et notamment Alatriste lui-même , qui compte autant de cicatrices que de rides. C'est le cas aussi de son vieil ennemi Malateste . Tout deux , le vieux soldat et le vieux sicaire ,entraînés dans la même galère , vont nouer une étrange relation. C'est sans doute le fait saillant de cet épisode. Comme dans d'autres romans du même auteur c'est un regard désabusé et plein de compassion que porte sur ses personnages Arturo Perez Reverte , qui a été témoin de tant de conflits comme reporter de guerre aux quatre coins du monde contemporain.