Sang et Lumières
de Joseph Peyré

critiqué par Bookivore, le 5 septembre 2021
(MENUCOURT - 41 ans)


La note:  étoiles
Toro, toro, toro !
J'ai découvert cet auteur via ce roman, et nul doute que je m'arrêterai là, ayant tellement de choses à lire, on ne peut pas s'attarder sur tout, et des fois, c'est bien dommage. Parce que, franchement, moi qui m'attendais vraiment à ne pas aimer ce roman (je vais y revenir), je l'ai dévoré en une petite journée.

"Sang et Lumières" est un roman sur la tauromachie, les corridas, "sport" national espagnol et du Pays Basque que je n'aime pas, je trouve personnellement déplorable (et je sais évidemment ne pas être le seul) que l'on s'amuse à tuer des taureaux dans l'arène. Autant les courses landaises (dans lesquelles le taureau, ou plus exactement la vachette, n'est pas mise à mort, ni même blessée, sauf accident) passent, autant la corrida est une boucherie. D'ailleurs, comme le disait Coluche, en Espagne, les gens n'ont pas grand chose à bouffer, vu qu'ils se rendent par centaines à la boucherie en même temps pour seulement une vache à vendre, mais leur boucher, qu'est-ce qu'il est bien fringué...
Mais ce roman n'est pas une apologie de la corrida (ni un éreintement de ce "sport"). Il raconte l'histoire d'un torero fictif, Ricardo Garcia, le "Greta Garbo masculin", ancienne grande gloire de l'arène qui décide de revenir, contre toute attente, alors que tout le monde (rivaux, presse écrite...) le dit terminé, foutu, has been (l'action se passe en 1934, au fait, et évidemment, en Espagne). L'histoire est racontée par José, un Français, écrivain apparemment (impossible de ne pas voir en lui l'auteur du roman, né dans le Sud-Ouest, qui connaissait terriblement bien l'Espagne et sa langue), qui suit Ricardo dans ses entraînements, ses doutes, ses espoirs, ses histoires d'amour compliquées...
Le roman se termine sur un récit de corrida tellement bien écrit qu'on s'y croirait. C'est super bien écrit dans l'ensemble, je dois le dire. Le Goncourt, obtenu en 1935, est peut-être un petit peu exagéré, il faut voir qui était en concurrence, mais dans l'ensemble, c'est plutôt du très bon travail.