Avicenne: Ou l'islam des Lumières
de Omar Merzoug

critiqué par Colen8, le 5 août 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Du temps où la philosophie était la reine des sciences
Au cœur de l’Asie centrale, dans le nord de la Perse plus précisément, est né cet immense savant médiéval qui n’a cessé d’éclairer le monde par ses écrits et ses enseignements : Ali Ibn Sînâ pour les musulmans, phonétiquement Avicenne pour les chrétiens. Son appartenance à l’Islam par la secte ismaélienne du chiisme lui a conféré une curiosité d’esprit unique très en avance sur ses contemporains et successeurs. Son indépendance de pensée l’a d’ailleurs contraint à mener une vie de nomade perpétuel pour se soustraire aux persécutions d’une majorité musulmane dogmatique prompte à le diaboliser.
Sa vie proprement dite est moins connue que son œuvre passée à la postérité, autant appréciée et commentée en Occident qu’en Orient. Enfant précoce curieux de tout Avicenne a très tôt assimilé les connaissances religieuses, scientifiques et philosophiques de son temps. S’étant ensuite efforcé de comprendre les origines du monde à travers la Création, il a développé un système philosophique original en cherchant à rendre cohérents l’héritage des Grecs de l’Antiquité classique et les fondements de l’Islam qu’il n’a jamais récusé en dépit des procès en hérésie des théologiens du sunnisme à son encontre.
Cette histoire voit s’affronter une minorité de philosophes arabo-musulmans ouverte à l’exégèse de l’esprit du Coran. Ceux-ci n’ont pas hésité à réfuter la lettre des enseignements du livre sacré destinés à être aveuglément suivis par la communauté des croyants. En toile de fond transparait le contexte chaotique de ces peuples toujours obligés de rester soumis à la loi du plus fort. Cette histoire-là est encore bien actuelle.