Pour l'amour du baroque
de Patrick Barbier

critiqué par Colen8, le 15 juillet 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Ré-enchanter un mouvement artistique universel
Extravagance et profusion de décors, jaillissement du mouvement dans les lignes, asymétrie et sensualité des formes, débordement de couleurs, éblouissement des jeux de lumières sans fin voilà le baroque, art de la légèreté, de l’éphémère, du paraître par excellence. Au fil de la circulation des jésuites et autres ordres qui l’ont vu naître, de celle des artistes appelés dans les cours royales et princières qui ont pris la suite, il se diffuse au reste du monde connu sur une période de 150 à 200 ans entre Renaissance et Romantisme depuis son berceau italien, plus précisément romain vers 1600.
Indéfinissables tant elles se dévoilent foisonnantes les créations baroques incluant le rococo durant la période tardive allient autant d’œuvres profanes que sacrées en peintures ou fresques monumentales, en sculptures quasi sublimes fort éloignées du classicisme antérieur, en architectures d’églises et de palais, dans les jardins avec leur jeux d’eau aménagés comme autant de théâtres en décors naturels. La musique surtout a marqué cette période. On lui doit la naissance de l’opéra pour lequel tant de musiciens se sont illustrés en même temps que celle de l’oratorio accompagnant les offices religieux. C’est la grande époque des castrats que se disputent les cours européennes avant que les femmes ne soient admises à interpréter leurs rôles.
Ainsi désigné comme baroque autrement dit bizarre dans un sens péjoratif par le XIXe siècle ce très vaste mouvement sera dénigré et snobé jusque vers les années 1950. Avec ce dictionnaire d’un connaisseur virtuose dans l’art des récits qu’il dispense Patrick Barbier fait voyager mieux qu’un guide aux quatre coins de l’Europe, dans tout le continent latino-américain et jusqu’aux confins de l’Asie.