Confidences vénitiennes : Les derniers jours du Titien
de France Borel

critiqué par Sahkti, le 1 septembre 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Titien et les femmes
Historienne de l’art à Bruxelles, France Borel est également romancière, l’occasion pour elle de mêler ses divers talents, alternant art et fiction dans une alliance poético-romantique ma foi assez plaisante (j’ai parfois un peu de mal avec la littérature romantique).
Le Titien est le narrateur de ce récit faussement autobiographique. Il y est centenaire et se penche sur sa vie passée, lançant un regard empli de nostalgie vers ces femmes qui ont hanté son atelier, belles et dociles, muses parfaites. Parmi toutes celles-ci, l’une d’elles conserve un souvenir vivace dans la mémoire du peintre, elle se nomme Fiorenza, sublime modèle blonde, qui inspirera à Titien de jolies mélodies anatomiques et errera dans l’ombre de la Venus d’Urbino...
Au crépuscule de sa vie, devant réaliser un énième autoportrait qui ne le motive guère, Titien regarde dans le miroir, se contemple et songe à tous ces lieux d’existence où il a peint et aimé. Liberté totale de la part de France Borel (c’est un roman) qui parle à la place de Titien, lui invente une histoire et raconte ses derniers jours. Liberté d’écriture qui se conjugue parfaitement avec les connaissances artistiques de l’auteur qui avait déjà étonné dans "Le modèle ou l’artiste séduit" (Editions Skira).
C’est un récit qui sent bon l’amour, la vie, les corps, les senteurs charnelles, les caresses et la douceur. En une centaine de pages, c'est un dépaysement très agréable à parcourir.