Promenades liégeoises
de Bernard Gheur

critiqué par Catinus, le 31 mai 2021
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Excellent album
Dix-huit écrivains liégeois racontent leur ville à travers une balade à pied, en voiture, à vélo, c’est selon goût, leur tempérament. C’est en tout cas très personnel, donc émouvant.
J’ai particulièrement apprécié de Charles Ledent « Les mercredis de l’héliport », de Lily Portugaels « Dimanche, nous irons à Chèvremont », de Louis Maraite « Liège, de l’arrière de mon tandem », de Jacques Izoard « Dix merveilles » et de Nicolas Ancion » Grimpette à Hocheporte ». L’ouvrage se termine par quelques liégeoiseries telles aubette, bouquette, buvette, guindaille, moflé, pistolet, garni, sacoche à main, X comme dans Xhovémont.
Excellent album !

Extraits :

- (Jean-Denys Boussart) Mon grand-père m’a inoculé le virus du folklore et des collections. Que li vî bon-Diu d’Pierreûse soit remercié : je n’ai pas produit d’anticorps !

- ( Nicolas Ancion ) A Xhovémont. Vous êtes à un point stratégique de la ville : devant vous, un point de vue exceptionnel sur le Publémont au complet. Saint-Martin triomphe au sommet, régnant solitaire sur une colline de toits rouges et noirs, on voit les rues qui sinuent, on dirait de vaisseaux sanguins irrigant la basilique.
(…)
De votre promontoire, vous pourrez concrétiser les ravages de l’automobile : les tranchées qu’il a fallu tailler dans le vif du quartier pour que l’autoroute débouche à Fontainebleau, œuvres de monstres, je l’écris volontiers. Plus je vieillis et plus je hais ces faiseurs de chancres, ces lâches éventreurs ; ils vivent à Embourg sans doute ou dans le calvaire du Sart-Tilman, ils sont morts pour la plupart, et tant mieux, et ce n’est que justice, une ville est toujours sans défense, ceux qui l’attaquent sont des lâches, à coup de béton et de plans directeurs, on a fait de Liège une rescapée, il lui faudra des années pour se remettre de vingt ans de charcuterie publique.