Belgiques
de Marianne Sluszny

critiqué par Catinus, le 13 mai 2021
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Sur le chemin si escarpé des femmes
« Belgiques » est une collection de nouvelles. Voici celles de Marianne Sluszny, réalisatrice à la Rtbf, qui nous présente neuf portraits de femmes dont toutes (sauf une) sont nées à la fin du 19 è ou au début de 20 è siècle. Avec comme thème, comme fond sonore et visuel, la Grande Guerre que vous savez : la femme aux Boches, la maîtresse de guerre, l’idéal socialiste, la grippe espagnole, l’émancipation de la femme, le mélange de nationalités, les gueules cassées celles de 14-18 et de 2019, …
Ces neuf nouvelles sont bien intéressantes avec parfois un plus, selon vos goûts.

Extraits :
- J’étais une femme à Boches. Mon sexe, comme celui de putes, dégageait des émanations putrides, porteur de maladies vénériennes. Trois hommes m’ont attrapée, fait asseoir et ligotée. L’un d’eux m’a pissé au visage puis coiffée d’un casque à pointe. Ensuite, il m’a rasé le crâne. Dans les cris et les ricanements, mes cheveux ont été piétinés. Je n’avais plus le droit d’être une femme.
- Une femme élue par des hommes pour les représenter ? Et pourtant, cela m’est arrivé à moi, la petite hercheuse du bourg de Beyne-Heusay. A la fin de mai 1929, je fus élue députée socialiste de la circonscription de Liège pour la première fois, une femme entrait au parlement belge. Je m’appelle Lucie Dejardin.
- Ayant retrouvé son énergie, Maman confectionnait des gâteaux qu’elle livrait dans différentes pâtisseries de la ville. Demain, peut-être ouvrirait-elle un commerce ? Oui, nous étions, chacune à notre façon, sur le chemin si escarpé des femmes.