L'oiseau captif
de Jasmin Darznik

critiqué par Pascale Ew., le 1 mai 2021
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Pas un conte de fée
Ce roman reprend la vie de la poétesse iranienne Forough Farrokhzad. En tant que jeune fille dans les années quarante, elle a vécu recluse chez elle et elle étouffe. Elle a arrêté ses études très tôt et est tombée amoureuse d’un cousin qu’elle arrive à voir en cachette. Elle fait des pieds et des mains pour pouvoir se marier avec lui, si bien que son père colonel ordonne qu’elle subisse un examen de virginité. Hélas, durant cet examen, Forough, qui n’a été prévenue de rien, se débat et son hymen est rompu. Pour couper court aux rumeurs, Forough est mariée à seize ans à son cousin Parviz qui n’est pas le prince charmant dont elle rêvait. Elle se réfugie dans la poésie et parvient à se faire publier à Téhéran, mais à quel prix...! Toute sa vie est un combat pour la liberté ou pour vivre tout simplement, systématiquement contrecarré par son entourage et la société. Sa renommée grandissante est à la fois une aide et fait d'elle la proie des rumeurs et critiques.
Je dois dire que ce personnage ne m’est pas devenu très attachant. Certes, les conditions de sa vie et le carcan dans lesquels elle grandit et évolue sont révoltants à mes yeux d’occidentale d’aujourd’hui, certes elle reçoit bien peu de clés pour se défendre dans la vie et survivre, et son jeune âge permet de comprendre beaucoup de ses erreurs, mais je n’arrive pas à compatir face à son immaturité, le fait qu’elle ne semble pas apprendre de ses erreurs et retombe toujours dans des histoires d'amour bancales. Forough est une éternelle résistante, farouchement éprise de liberté. Et pourtant, j’ai du mal à l’admirer. Je ressors de cette lecture avec un sentiment de gâchis : quelle vie torturée, que de manques d’amour, que d’horizons bouchés. Et moi qui espérais qu’au moins cela se terminerait bien… ce n’est pas un roman, mais une vrai vie romancée.