Eux
de Claire Castillon

critiqué par Alma, le 27 mars 2021
( - - ans)


La note:  étoiles
Famille, je vous hais
La grossesse, une période que vivent sereinement certaines femmes mais qui pour d'autres est source d'angoisses.
C'est le cas de la narratrice du monologue que constitue le roman de Claire Castillon: EUX .

Un titre sec, qui claque comme un fouet, un terme indéterminé, qui désigne globalement «les héréditaires» comme elle les appelle, sa mère et d'autres membres de sa famille
«C'est elle qui veut me tenir, me garder, me posséder. La famille. Mais prononcer le mot est déjà me salir. La généalogie, la grande feuille de papier, l'arbre entier dessiné, avec les noms des gens. Ils me parlent d'en haut. Alors je les entends, puisque je suis descendante et que j'attends un enfant»
Ces «héréditaires » se croient autorisés à s'immiscer dans sa vie, leurs conseils envahissent ses jours et hantent ses nuits,comme si les murs de sa chambre en étaient les hauts parleurs.

Face à ce groupe, face à cette «meute qui gronde » à laquelle elle crie «Déguerpissez. Tous. Partez . Mourez», elle est seule , «petite poule» à la tête crevassée» qui tombe dans la paranoïa .
Même si «son homme , son gars» ne cherche pas, comme ces «héréditaires» à imposer sa loi, elle ne peut s'empêcher d'imaginer qu'il la trompe avec des femmes plus minces et plus élégantes, surtout lors des soirées arrosées avec ses copains.

Une logorrhée de seulement 156 pages - mais qui m'ont semblé bien longues - un ressassement constant d'obsessions , au rythme syntaxique perturbé.
Une version nouvelle de la phrase d'André Gide «Famille, je vous hais »