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de Raoul Vaneigem

critiqué par Débézed, le 18 mars 2021
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
Manifeste pour une nouvelle gouvernance
Comme de nombreuses autres personnes, Raoul Vaneigem a constaté que la pandémie a sérieusement accéléré le processus de dégradation sociale et économique déjà très engagé avant que le virus perturbe le fonctionnement de la société. Le pouvoir n’a bientôt plus que le nom de pouvoir, il semble totalement démuni face aux nouvelles données sanitaires, économiques, sociales et humaines. Les entreprises et les organes économiques sont fortement déstabilisés par l’émergence de nouveaux besoins mais surtout par la perturbation du fonctionnement de l’outil de production. L’administration ne sait pas faire face à une telle situation, elle n’a pas été formée pour ça, pas plus que l’hôpital n’a été conçu pour faire face à cette épidémie. La société explose, elle n’a plus que sa voix pour faire entendre les cris de désespoir qu’elle porte dans ses tripes.

Partant de ce constat, l’auteur cherche à réhabiliter, ou à faire découvrir ou redécouvrir, toutes les bonnes vieilles méthodes et pratiques prônées en d‘autres temps mais jamais réellement testées. J’ai retrouvé dans son propos des solutions issues du bouillonnement soixante-huitard, des idées que j’ai défendues lors de mon engagement dans les organes représentatifs de l’économie sociale et solidaire, d’autres que j’ai connues par d’autres canaux encore ou par mes lectures et même un certain relent des théories imaginées par mes concitoyens utopistes : Charles Fourrier, Joseph Proud’hon, …

Dans cet opuscule en forme de manifeste ou même de programme électoral, même si l’auteur n’a aucune prétention en la matière, il se contente de donner des conseils de rappeler ce qui existe, ce qu’on pourrait faire, tenter, essayer, … pour espérer encore., Raoul Vaneigem rappelle un certain nombre de pistes à explorer : comment sortir de l’écologie dogmatique pour agir concrètement, comment ne pas sombrer sous les coups des manipulations par la peur, comment aborder efficacement l’émancipation de la femme, comment contourner la marchandisation de la santé, et bien d’autres pistes concernant l’alimentation, l’école, la culture, l’énergie, la monnaie, le pouvoir politique…

C’est un cri de ralliement que pousse l’auteur, une invitation à la rébellion contre toute les formes dictatoriales qui gangrènent la société actuelle. Chacun pourra y puiser ce que bon lui semble, ce qui pourrait apporter des réponses aux questions qu’il se pose devant l’incapacité des divers pouvoirs à résoudre les problèmes actuels de la société.