Les Hommes-machines contre Gandahar: Une aventure de Sylvin Lanvère
de Jean-Pierre Andrevon

critiqué par Cédelor, le 4 mars 2021
(Paris - 52 ans)


La note:  étoiles
Un premier roman de jeunesse coloré
Je ressentais un certain doute, en achetant ce bouquin au titre un peu enfantin de « Les hommes-machines contre Ganahar », dans une boutique spécialisée dans les vieux bouquins policier et SF datant d’une autre époque, celle des années 50 à 80. Mais bon, l’auteur en est Jean-Pierre Andrevon, dont j’avais apprécié d’autres écrits de sa main, notamment « Le monde enfin » récit post apocalyptique où une pandémie mondiale a éliminé presque toute l’humanité, un livre parfait à lire en ces temps de Covid19, autre pandémie mondiale !

Mais revenons à notre « Les hommes-machines contre Gandahar ». Drôle de titre, tout de même. L’auteur aurait pu faire preuve de plus d’imagination pour son titre, même s’il n’en manque pas, au vu de toute sa bibliographie. Mais après l’avoir lu, je pense que c’est quand même approprié, car l’intrigue m’a paru léger et très kitsch, peut-être plus fait pour la jeunesse que pour un lectorat adulte.

L’histoire qui nous est racontée est celle d’un royaume de conte de fée appelé Gandahar, sis sur la planète Tridan. Là, les gens vivent suffisamment heureux sous la douce férule de leur reine Ambisextra, ne connaissent pas la guerre depuis si longtemps qu’ils ont oublié ce que c’est, au climat éternellement agréable. Une sorte de paradis. Mais ce paradis est menacé par des forces sombres et destructrices, les hommes-machines. Heureusement Sylvin Lanvère est là, le jeune héros viril et courageux, avec celle qui l’aime, Sulfide surnommée Airelle, jeune et belle potiche écervelée. Et à la fin, le Bien triomphe sur le Mal et l’Amour sur la Haine.

C’est ce canevas simpliste, confirmé par tous les développements du roman (où l’on ne s’ennuie pas, il est vrai), avec toutefois une certaine complexité lorsqu’il aborde les paradoxes temporels, qui m’a fait penser qu’il était un roman jeunesse plus qu’adulte. Ou alors c’est un roman que l’auteur a voulu adulte et n’a pu faire mieux que ça. Il faut dire que c’était alors son premier roman, publié en 1969. Il a largement fait mieux depuis. Il faut bien que le métier rentre.

Même si ce premier roman est en deça de ce qu’il aura par la suite écrit, il est à remarquer une constante qu’il avait déjà alors, celle d’avoir une conscience écologique et des convictions antimilitaristes et antinucléaires. En effet, ce premier roman exprime déjà ses préoccupations qu’il conservera toujours par la suite. . On va dire que Gandahar représente un certain idéal d’une société proche de la nature, aux relations sociales paisibles, et les hommes-machines le progrès technologique et militariste bête et destructeur. Une idéologie bien en phase avec les années 60-70, et qui, à notre époque, peut être encore considérée comme pertinente.

Bon, l’ensemble est sympathique, coloré, avec un humour léger qui affleure sur tout le récit qui est vif et enlevé par ailleurs, plein d’aventures et se laisse facilement lire avec plaisir. En le lisant, j’ai pensé qu’il serait parfait pour un film animé pour jeunes. Et quelle ne fut pas ma surprise, en regardant sur le net, qu’il y a eu justement un film d’animation basé sur le livre, sorti en 1988 et baptisé Gandahar ! Pour le reste, ce n’est certainement pas le meilleur de l’auteur. Coup d’essai mais pas coup de maître. Heureusement, il a persévéré et a su hausser le niveau par la suite.