Les passantes
de Michèle Gazier

critiqué par Jfp, le 6 décembre 2020
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
une énigme infirmière
Dans ce cabinet d’infirmières à domicile, quelque part dans la vieille ville de Montpellier, un mystère plane autour d’une patiente atteinte d’un diabète. Peu causante, voire carrément désagréable, elle capte néanmoins l’attention générale et son arrivée, puis son départ subit, vont bousculer l’équilibre qui s’est établi entre ces femmes aux caractères bien trempés mais fort différents. Michèle Gazier maintient habilement l’attention du lecteur, partagée entre le quotidien de ces soignantes, dévouées à leur malades quelle que soit leur humeur et leur vie parfois misérable, et l’énigme que chacune, à sa manière, va contribuer à éclaircir jusqu’à la révélation finale. Magnifiquement ciselé, dans cette langue si pure dont elle a le secret, ce roman se veut à la fois témoignage sur une profession difficile, mise à l’honneur par la vox populi en ces temps de pandémie, et enquête quasiment policière sur la vie de cette patiente hors du commun.
Lecture agréable, sans plus 6 étoiles

Une petite équipe d’infirmiers à domicile est intriguée par une patiente particulièrement mutique et désagréable. Léonor qui remplace sa nièce en congé de maternité semble avoir reconnu une parente éloignée qui aurait vécu un drame personnel. Chacun tente de mener son enquête personnelle et y va de ses suppositions.
Cette histoire permet au passage de décrypter le métier d’infirmière à domicile, avec ses joies et ses difficultés (la fatigue, les horaires à rallonge, les mauvaises odeurs, les affinités selon les âges et les tempéraments des patients, la frustration de n’avoir pas son mot à dire sur les traitements médicamenteux, leurs motivations et leur vision de la distance à garder…). L’auteur nous dépeint également les rapports entre les différents personnages : Madeleine, la chef curieuse qui aime tout contrôler et ne voit pas assez souvent son fils psychiatre, Joseph le charmeur, Lilas la discrète à l’écoute… Le titre fait référence à ses soignants qui passent dans les vies de leurs patients.
J’ai été un peu dérangée par le mélange vie privée - vie professionnelle : la curiosité un peu mal placée de ces infirmières. Mais évidemment, sans cela, il n'y aurait pas d'histoire...

Pascale Ew. - - 56 ans - 15 février 2021