Des nouvelles d'Edouard
de Michel Tremblay

critiqué par Cuné, le 17 août 2004
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Paris, me voilà !
C'est le 4° tome des Chroniques du Plateau Mont-Royal.
Tout commence dans les coulisses d'un cabaret gay, ça dure un peu, on peut craindre de passer un tome entier avec ces travestis et hum... on se lasse d'avance... Mais badaboum, Edouard se fait assassiner, et en hommage posthume ses amis entreprennent la lecture du journal de son voyage à Paris; Edouard en a rajouté toute sa vie, et dans ce journal tout autant, mais il est destiné à la Grosse Femme, sa belle-soeur, et sous la plume sarcastique se dévoile toute sa profondeur.
On aborde les sentiments d'exil que tout le monde peut ressentir loin de ses racines.
On visite la nature humaine, son snobisme, son chacun-pour-soi.
On croise Boris Vian, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, en l'espace de 36 heures on visite plein de quartiers différents.
On touche du doigt les différences de culture, jusque dans les détails du quotidien.
On parle de bonheur d'occasion, de Gabrielle Roy !!
Bref, c'est passionnant, pas moins.
Pas tout à fait d'accord 7 étoiles

A la différence de Cuné je ne donnerai pas cinq étoiles à ce livre.

J'admets que la description du milieu très particulier que représente le bar de La Main est très bien faite.

On ne peut pas ne pas penser à la chanson d'Aznavour sur le même sujet en lisant cela.

Quant au fameux cahier de la Duchesse c’est une autre histoire…

Extraordinaire sa description du bateau et surtout de sa cabine !... Un très grand moment de rire en ce qui m’a concerné !... Il en va un peu de même lorsqu’il décrit le snobisme régnant à bord, tout au moins dans la classe où il a réservé.

Cependant ici c’est le ridicule qui domine et s’il est des plus justes, il n’en demeure pas moins que le rire disparaît.

Quant à la description du gouffre qui sépare le parlé français du parlé canadien nous le connaissons. Il est bien certain qu’il faisait beaucoup rire à l’époque, au moment où la Duchesse écrit, alors qu’aujourd’hui on aurait davantage tendance à en tirer la saveur.

Mais, à part quelques passages comiques, comme celui des WC, je n’ai pas trouvé un grand intérêt à la partie véritablement parisienne de l’histoire. Ce qu’elle contient correspond exactement à ce qu’écrirait n’importe quel visiteur se rendant à Paris pour la première fois et en étant un adorateur de la culture française et de Paris en particulier.

J’ai trouvé beaucoup plus de profondeur dans d’autres livres de l’auteur et, s’il est bien évident qu’ici il a surtout voulu jouer l’humour, il y réussit parfois mais, quand il n’y arrive plus, cela devient vite long et lassant.

Jules - Bruxelles - 79 ans - 18 septembre 2007