Paris sous la Terreur
de Évelyne Lever

critiqué par Colen8, le 17 novembre 2020
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Episode sombre de la Révolution
Fin 1793 un jeune officier d’artillerie chasse les Anglais de Toulon, Bonaparte. La République proclamée un an plus tôt (21 septembre 1792) a liquidé la monarchie, jugé sans coup férir et exécuté Louis XVI, quelques mois plus tard la Reine, tous deux faisant montre de courage et de dignité. La coalition des armées étrangères, la dénonciation permanente de complots contre-révolutionnaires de l’intérieur, le soulèvement vendéen ont favorisé la mainmise des partis extrémistes appelant à sauver la Patrie en danger, instauré le Comité de Salut Public, organe exécutif de la Convention transformée en chambre d’enregistrement de décrets à effet immédiat. Les Girondins et autres partis modérés sont décimés par le Tribunal Révolutionnaire dont les jurés infligent la peine de mort sans états d’âme à des dizaines d’accusés quotidiens.
Pendant presque 2 ans jusqu’à l’élimination de Robespierre et ses amis (9 Thermidor, 27 juillet 1794) Paris ville des Lumières dirigée par la Commune s’accommode plus ou moins d’un régime de terreur grandissant. Les sans-culottes armés de piques issus des quartiers pauvres de l’Est suscitent ou encouragent toutes les exactions. Simultanément ils s’efforcent de combattre la disette et le manque de pain en mettant la pression sur les riches accapareurs marchands et bourgeois qui profitent abusivement des prix à la hausse. Pendant ce temps, la vie parisienne brièvement interrompue renaît dans une atmosphère de libertinage où la pratique religieuse n’a plus sa place. Les cuisiniers des aristocrates émigrés ont ouvert des restaurants, les théâtres largement censurés donnent des représentations patriotiques, les maisons de jeu, les salons des épouses ou égéries des hommes de pouvoir ne désemplissent pas, les cafés non plus.