Libres et égaux en voix
de Julia Cagé

critiqué par Colen8, le 9 novembre 2020
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Renforcer la démocratie
Telle une gangrène, l’argent privé grignote la démocratie en servant d’abord ses propres intérêts. Les enquêtes ont beau souligner la défiance des électeurs, les élections être marquées par des abstentions grandissantes, rien n’y fait. Les appels aux réformes se multiplient pour favoriser la représentation des minorités, les rendre plus visibles dans l’espace public, susciter des débats en continu, prendre en compte des initiatives citoyennes, sans plus de succès. Désireuse d’enfoncer le clou quand il s’agit de défendre la démocratie avec des pratiques plus équitables et plus transparentes, Julia Cagé revient sur ses propositions antérieures(1).
Le tirage au sort pour la désignation d’une partie des assemblées législatives n’était pas une bonne idée, dont acte. Pour le reste son grand argument est le recours à des bons attribués à tous les adultes sur le budget public dont les modalités se déclinent ensuite pour différents types de financements :
- celui des partis en fixant une limite aux dons des particuliers et des entreprises, en plafonnant les dépenses de campagne, en poursuivant les contrevenants
- celui de la vie associative qui n’a pas lieu de dépendre autant de la philanthropie de riches mécènes et fondations attirés par les déductions fiscales qui coûtent fort cher à l’Etat
- celui des médias ayant perdu une bonne partie de leur audience, soumis de plus en plus à des actionnaires privés sans lien avec l’information, étranglés par la baisse de leurs revenus publicitaires captés par les GAFA, à moins de se tourner vers les associations à but non lucratif qui réinvestissent les bénéfices comme il en existe déjà.
(1) Le prix de la démocratie – Une démonstration implacable – 2018