John F. Kennedy - Une famille, un président, un mythe
de André Kaspi

critiqué par CC.RIDER, le 31 octobre 2020
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Un mythe
Né le 29 mai 1917 dans une famille riche et célèbre, John Fitzgerald Kennedy fut un étudiant assez peu brillant avant de s’engager dans la marine pendant la guerre du Pacifique. Le bateau qu’il commandait ayant été coulé, il sauva de la noyade deux de ses matelots et réussit à nager jusqu’à un îlot des Salomon. On le crut mort. Démobilisé, il fit ses premières armes dans le journalisme, puis il fut élu au Congrès à 29 ans. Il devint sénateur à 36 ans en battant Cabot Lodge. Et le 8 novembre 1960, il devint 35e président contre Richard Nixon. Il laisse son empreinte dans l’histoire des États-Unis par sa gestion de la crise des missiles de Cuba, son autorisation du débarquement de la baie des Cochons, son engagement pour le traité d’interdiction partielle des essais nucléaires, le programme Apollo dans le cadre de la course à l’espace, son opposition à la construction du mur de Berlin, sa politique sociale et son engagement en faveur des droits civiques des Noirs. Mais sa présidence ne dura que trois années, car elle fut brusquement interrompue par son assassinat à Dallas…
« John F. Kennedy, une famille, un président, un mythe » se présente comme la biographie particulièrement fouillée d’un homme qui entra très jeune dans la légende autant par l’image qu’il sut présenter que par sa mort tragique. Sa politique privilégiant l’action et non la parole ainsi que ses prises de position mesurées et souvent sages sont particulièrement bien analysées. Mais au-delà du mythe, André Kaspi a très bien su montrer les limites du personnage, ses échecs (Cuba, les débuts de la guerre du Viet-Nam, l’entrée ratée de la Grande-Bretagne dans le marché commun, le mur de Berlin, la guerre froide), tout comme ses réussites (condition de la femme, fin de la ségrégation raciale, embellie économique). Le long chapitre consacré à son assassinat, s’il n’amène pas de conclusion définitive sur le ou les commanditaires (Castro, KGB, mafia, état profond ou tueur solitaire ?) a le mérite de présenter toutes les enquêtes, toutes les hypothèses développées jusqu’à présent. Les lecteurs qui auraient aimé trouver des révélations croustillantes sur la vie sexuelle d’un homme qui fut également un grand séducteur (Marylin Monroe ne fut que la plus célèbre de ses conquêtes) en seront pour leur frais car l’auteur reste très discret sur la question. Il a voulu produire un ouvrage de référence sérieux, documenté et de grande qualité. Il y est parfaitement parvenu.