Gonzo Girl
de Cheryl Della Pietra

critiqué par Missef, le 11 octobre 2020
( - 58 ans)


La note:  étoiles
Un roman documentaire passionnant sur un être hors du commun
Sous couvert de fiction, Gonzo Girl raconte en fait le séjour d'une certaine Alley (en fait, l'auteure, Cheryl della Pietra) dans la propriété que le célèbre Walker Reade (en fait Hunter S. Thompson, écrivain, inventeur du journalisme "gonzo") occupe dans le Colorado. Elle est censée l'obliger à écrire au minimum 2 pages par jour, lui qui, à force de drogues, d'alcool et d'excès en tous genres, a perdu son inspiration et son style. Entre scènes de beuverie délirantes, expériences traumatisantes au stand de tir et autres visites décadentes aux célébrités du coin, Allye va apprendre à se connaître elle-même et ses limites et à percevoir les périls du génie.
Narré avec brio et plein d'humour, ce livre, proche du roman initiatique, nous maintient sur le fil; comme un écho lointain des Danses macabres du Moyen-Âge où l'on festoie alors que le monde est à deux doigts de s'écrouler.
une lecture prenante et instructive, tant sur le plan documentaire qu'existentiel.
Limites absolues. 8 étoiles

Accordez-vous un joyeux festival d'interdits, assumés et absolument décomplexés. Un pétillant cocktail de débauche sans trop de conséquences. Acceptez ce carton d'invitation pour un feu d'artifice déluré, une escalade acide et parfois explosive.
Une immersion choc dans le quotidien d'un génie de l'écriture en chute libre.
Le titre, s'il n'est pas explicite, mérite bien une recherche.
Addictif pour le moins.

Mimipinson145 - - 61 ans - 4 août 2021


La solitude de l’être hors normes 8 étoiles

On l’aura compris, « Gonzo Girl » est en fait le récit romancé du séjour de Cheryl Della Pietra chez Hunter S. Thompson. Les noms ont été changés, mais ils sont limpides pour qui connaît le contexte. (Et pour qui ne le connaît pas, ce n’est pas bien grave.) Nous y découvrons le célèbre journaliste gonzo Walker/Hunter une vingtaine d’années après ses grandes heures de gloire et d’inspiration, que la jeune Allye (Cheryl Della Pietra, donc) est chargée de flanquer sans répit pour qu’il ponde deux pages de texte potable au quotidien. Ces circonstances permettent à l’auteure de nous faire sentir avec une acuité remarquable la force et la fragilité du génie, bien seul dans un univers où les gens « normaux » peinent à le suivre et à le comprendre quand ils ne profitent pas sans vergogne de lui.
Entre drogues et excès en tout genre, le vertige qui s’empare de Walker est communicatif et, à mesure que le livre progresse, la lectrice que je suis a été de plus en plus émue par l’inéluctable perte de contrôle qui frappe l’écrivain déchu quand, face au naufrage, la plupart de son entourage (Cheryl Della Pietra y compris) se carapate à la manière des rats qui désertent un navire
Encore une belle réussite des éditions Stéphane Marsan.

Reginalda - lyon - 57 ans - 11 octobre 2020