Une longue nouvelle de Balzac, presque un court roman, où il est raconté l’histoire du mariage entre Paul de Manerville, comte de son état, et Natalie Evangelista, la fille d’une richissime mère trop dispendieuse, dont la fortune provient de son époux décédé.
Et qui dit mariage, dit contrat de mariage. Alors s’établit entre les deux parties, chacun assisté de son notaire, une véritable lutte d’influence et d’arguties pour parvenir à un contrat de mariage qui soit le plus avantageux possible pour l’un ou l’autre des futurs mariés. La mère de Natalie, prévoyante et rusée, cherche par ce contrat à quasiment ruiner son futur beau-fils, trop amoureux de sa fille pour en soupçonner l’intrigue contre lui. Heureusement pour lui, son notaire, vieux roublard expérimenté dans ce métier particulier, veille au grain. Ainsi donc l’amour, c’est bien beau, mais les questions d’argent ont prépondérance dans le mariage et se doivent d’être mises au net noir sur blanc sur un contrat qui engageront les mariés et les stipulations diverses doivent être soigneusement pesées avant d’y être apposées, pour éviter que le mari ou la femme soient lésés plus tard, au cas où ils auraient des enfants, où l’un des mariés décéderait, en cas de séparation ou de dettes.
Je n’ai pas compris tous les termes juridiques, notariaux, financiers, propres à l’établissement du contrat de mariage qui sont exposés lors des discussions avant-mariage entre les principaux intéressés et leurs notaires. Je n’en suis pas un spécialiste, d’autant plus encore qu’ils correspondent à ceux alors en vigueur dans les années 1820-1830. Toutefois nous pouvons nous en passer pour la compréhension de l’intrigue, ou du moins elles n’y nuisent pas, même si cela a certainement son intérêt pour la construction de l’histoire, sinon l’auteur n’aurait pas pris la peine d’en faire un tel exposé de par la bouche de ses personnages.
Enfin, Paul et Natalie peuvent devenir d’heureux mariés. 5 ans plus tard, les choses ont bien changé. Le contrat de mariage qu’ils avaient établi ensemble les a-t-il protégés, avantagés, lésés ? C’est ce qu’on découvrira en lisant cette histoire. De plus, Paul découvrira grâce à son ami de Marsay certaines vérités auxquelles il avait été aveugle jusqu’alors.
Un très bon récit, bien construit et bien écrit, d’où on ressort de là avec une impression que les hommes et les femmes ne sont constitués que de duplicité, manigances, tromperies, manipulation, où la bonté de cœur et d’âme ne servent à rien pour survivre et réussir dans la société. Un récit foncièrement pessimiste sur la nature humaine.
Cédelor - Paris - 53 ans - 10 décembre 2024 |