Capitaine Albator - Mémoires de l'Arcadia, tome 1 : Les doigts glacés de l'oubli
de Jérôme Alquié

critiqué par Fanou03, le 5 septembre 2020
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
Les meilleures ennemies d'Albator
Un froid polaire s’abat mystérieusement sur la planète Terre, ce qui inquiète et intrigue le capitaine Albator. Menant son enquête, il découvre qu'un peuple extra-terrestre mystérieux, les Sylvidres, qui habitaient la Terre il y a très longtemps, reviennent sur leur ancienne planète pour s’emparer de ses ressources. Seul contre tous il va tout faire pour empêcher que ce peuple agressif et cruel annihile la race humaine.

Allez, disons-le tout net : ce premier tome des Mémoires d’Arcadia, est un magnifique hommage à Leiji Matsumoto, le créateur d’Albator, le plus fameux et stylé corsaire de l’Espace. Le travail de Jérôme Alquié, qui propose une histoire dérivée de cette œuvre au format "franco-belge" est splendide autant que superbe. La bande dessinée, pour peu que je connaisse surtout les adaptations en dessin animé, reprend avec une grande fidélité la physionomie des personnages, ainsi que l’ambiance mélancolique et empreinte d’une certaine tristesse propre à l’univers du manga. Si les dessins sont très lisibles (mises à part quelques scènes de combat ou d’action parfois un peu plus confuses), c’est surtout le traitement des couleurs sans doute qui donne incontestablement un traitement très classe, presque luxueux, à l’album. Le fait que qu’elles soient de toutes évidences travaillées à la palette graphique auraient pu lors donner un côté un peu plat. Jérôme Alquié en a tiré au contraire le meilleur parti : le contraste des coloris et leur richesse, a été pour moi un éblouissement et fait écho aussi aux dessins animés, nettement plus qu'au manga en noir et blanc.

C’est d’autant plus dommage que, pour l’instant en tout cas dans premier opus, je n’ai pas trouvé le scénario transcendant, voire un peu mollasson, même si l’on retrouve les redoutables Sylvidres, les « meilleurs ennemies » du Capitaine Albator. Tout va très vite pourtant il faut le dire, trop sans doute, ce qui laisse peu de place ni au développement de l’émotion, ni au développement des personnages. A force de trop vouloir rester fidèle, on ne sent pas non plus la personnalité de l'auteur. Il n’y a rien à faire, je me suis un peu ennuyé, je n’ai pas trouvé cela trépidant, tandis que la qualité des dialogues, quoique très honnête, n’est pas à la hauteur de l’ambition graphique, ce qui provoque au final un étrange décalage me semble-t-il. On va voir si le deuxième volume nous stabilise un peu tout ça et prend le temps de gagner en maturité et en profondeur.