Daisy Jones & The Six
de Taylor Jenkins Reid

critiqué par Sundernono, le 1 septembre 2020
(Nice - 40 ans)


La note:  étoiles
Sexe, drogue et rock'n'roll
Vous aimez le rock ? Vous appréciez les romans qui sortent de l’ordinaire ? Vous n’êtes pas contre une pointe de folie dans votre vie ? Dans ce cas, aucun doute possible, Daisy Jones & the Six est fait pour vous.

Son concept ? Retracer la création et l’ascension jusqu’à son apogée d’un groupe mythique à travers les interviews croisées de ceux qui ont marqué l’histoire du rock. Ces entretiens auprès des artistes et ceux qui les ont côtoyés, entourage, manager, producteur, ingénieur du son, sont chronologiques et ont été menés quarante ans après les faits. On croirait lire les Inrockuptibles ! Leur réalisme est sidérant !
Pourquoi sidérant ? Tout simplement car il s’agit d’une fiction. L’auteure réussit un véritable tour de force tant on croirait lire l’histoire d’un groupe ayant réellement existé. Combien de fois ai-je pensé aux Stones, mais aussi aux Smashing Pumpkins pour le côté artistiquement complet mais ô combien dirigiste de son leader Billy Corgan. Billy, tiens tiens ?! Comme le chanteur charismatique des Six.
On ressent clairement un amour profond pour la musique et le rock en particulier. Les influences sont nombreuses. J’en ai évoqué quelques-unes précédemment et Jenkins Reid les aborde notamment à la fin du roman ce qui renforce le côté immersion. Génial !

Voici un extrait qui évoque l’album qui révéla Daisy Jones & the Six :

« A la première écoute, c'est un album qui permet de passer du bon temps. On peut le passer pendant une fête. On peut se défoncer dessus. On peut l'écouter en piquant une pointe de vitesse sur l'autoroute.
Mais après, en écoutant les paroles, on se rend compte que c'est aussi un album sur lequel on peut pleurer. Et également un album sur lequel on peut s'envoyer en l'air.
En 1978, Aurora pouvait être la bande originale de tous les moments de votre vie. »

Ce roman, véritable plongée au sein du groupe est particulièrement réussi. Le côté immersif constitue le point fort de ce roman. Les processus créatifs, la création et la constitution d’un album, les influences, les rôles clés du producteur et de l’ingé son, les tensions au sein d’un groupe, les rencontres déterminantes, les concerts, les fameux backstages, les drogues et l’alcool, l’amour, l’amitié, la jalousie, les passions, tous ces aspects sont au rendez-vous.
Le style est journalistique mais améliore l’aspect immersif, le roman se dévore. Autre point positif : les personnages. Je les ai trouvés fouillés et réussis, notamment grâce à leurs histoires personnelles, leurs façons de s’exprimer et surtout leurs caractères.

Pour résumer : un régal !