La chance du perdant
de Christophe Guillaumot

critiqué par Incertitudes, le 30 août 2020
( - 39 ans)


La note:  étoiles
Renato Donatelli, simple flic
Par rapport à Abattez les grands arbres, Christophe Guillaumot a simplifié l'intrigue de La chance du perdant. Là où il avait mêlé fait-divers atroce, vengeance et génocide au Rwanda, La chance du perdant, ce sont uniquement des types retrouvés suicidés. Beaucoup de types et c'est louche.

C'est en cela que la deuxième aventure du Kanak est meilleure. Il a avec lui une bande "d'incorruptibles" composée de Six qui apparaissait déjà dans Abattez les grands arbres, un prof de maths à la retraite et un magicien. Et ils vont devoir élucider cette affaire et soulever un sacré panier de crabes : le caïd local intouchable. Comme dans les films de gangsters, il contrôle tout, il est sadique, pervers et bénéficie de complicités au sein de la police.

Christophe Guillaumot étant policier, les collègues qu'il décrit ont un goût d'authenticité. Avant d'être des flics, ce sont des hommes avec leurs faiblesses, leurs excès, leurs états d'âme. Renato Donatelli, c'est Grand-Mama dont il doit s'occuper alors que c'est de plus en plus compliqué car la vieillesse et la dégradation physique font leur œuvre. C'est aussi son obsession pour la belle légiste Avril qui brille par son absence.

Six, lui, c'est sa culpabilité d'avoir laissé fuir Juliette qui l'avait trahi dans Abattez les grands arbres. Il est sur un chemin extrêmement glissant.

Malgré tous ces problèmes dans leur vie privée, jamais ils ne perdent de vue leur principale mission : protéger leurs concitoyens. En cela, ça m'a fait penser à la série The Shield. Les flics étaient tous des pourris mais ils avaient de sacrés résultats. Alors, est-ce que ça doit tout excuser ?