Mémoires de deux jeunes mariées
de Honoré de Balzac

critiqué par Monocle, le 31 août 2020
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Un peu ardu
Roman épistolaire entre Louise et Renée qui se racontent leur vie et leurs déboires.
Les débuts sont gais et insouciants mais peu à peu les soucis du quotidien viennent donner une toute autre couleur au ciel bleu.
Ce qui est frappant est la connaissance qu'ont ces femmes et les affaires d'argent : les rentes, les placements, les bons d'état... tout ça n'a l'air d'avoir aucun secret pour eux.
La place de l'homme dans ce livre est secondaire mais ce n'est pas par hasard. Cette génération de dames se prépare à pouvoir se passer de l'homme comme maître.
Tandis que leur chemins se séparent, les lettres se font plus rares et chacune se rend vers sa destinée. L'une sagement mère, l'autre amante jalouse qui forgera son malheur.

Il semblerait que ce texte soit l'extrait de deux nouvelles de Balzac non abouties. Pour ma part j'ai trouvé la lecture assommante, mais les nuits d'insomnie parfois se contentent de peu

les personnages :

– Armande-Louise-Marie de CHAULIEU : fille du duc et de la duchesse de Chaulieu, grande famille du noble faubourg (le père sera ambassadeur en Espagne, et la mère la maîtresse de Canalis). Elle quitte son couvent à 18 ans, en 1823, et fait tout de suite ses débuts dans le monde. Elle a failli devenir Soeur Marie des Anges, et se laisse volontairement mourir à trente ans, en se rendant poitrinaire. Il est question d'elle dans Madame Firmani, précédemment lu

– Marie GASTON : le second époux de Louise

– Felipe HENAREZ : duc de Soria, baron de Macumer, ce Grand d'Espagne vit en exil à Paris en donnant des leçons d'espagnol au duc de Chaulieu et à sa fille. C'est Talleyrand qui révèle son identité. De Marsay tente de le dissuader d'épouser Louise, mais il se marie aux flambeaux, à minuit, en 1825.
– La comtesse Renée de L'ESTORADE (née de Maucombe) : d'une vieille famille provençale. Au sortir du couvent elle reste provinciale, épouse et mère. Son mari, le comte Louis, est un rescapé de Leipzig, il fait un parcours sans faute : député, pair de France, grand officier de la Légion d'honneur et président de chambre à la Cour des Comptes en 1835.