Avant le labyrinthe t 1 : L'ordre de tuer (préquel)
de James Dashner

critiqué par Fanou03, le 14 août 2020
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
Le massacre d'Asheville
On pourra, à juste titre, me demander pourquoi, au vu de mes avis mitigés sur l’Épreuve, la trilogie post-apocalyptique de James Dashner, je m’entête à remettre le couvert avec le préquel de cette même trilogie. Sans doute que le faible nombre de réponses aux questions que l’on se pose encore à l’issue de la conclusion du Remède Mortel, le troisième tome du cycle, m’a incité à continuer l’aventure.

Nous voici donc ramené 13 ans avant Le labyrinthe, peu après le déclenchement des éruptions solaires cataclysmiques qui ont dévasté la Terre. Aux États-Unis, des survivants tentent de faire ce qu'il peuvent dans une Nature dévastée par les radiations. Parmi eux, Mark et Trina, deux jeunes gens sauvés du raz-de-marée qui a enseveli New-York, grâce à Alec et Lana, deux anciens militaires. Au moment où la vie semble vaguement reprendre un cours normal, les habitants de leur village se font tirer dessus par des soldats embarqués sur une navette. Les projectiles ne sont pas des balles mais des fléchettes qui vont répandre un terrible virus...

Ah ça, on ne pourra pas dire que James Dashner nous a laissé beaucoup de répit. Au bout de deux chapitres ça y est l’horreur repart de plus belle avec l’épidémie qui se déclenche et les amis des héros qui tombent les uns après les autres sous les coups de ce virus qui vous détraque la cervelle ! Les personnages m’ont semblé légèrement mieux construits que dans la trilogie de départ : c’est d’autant plus dommage que James Dashner les fait périr assez rapidement, ne gardant que le duo Mark le narrateur et le dur-à-cuir Alec. Honnêtement ce dernier, malgré son profil très stéréotypé, fait beaucoup l’intérêt du récit, Mark, à l’instar de Thomas dans la trilogie, étant assez transparent il faut bien le dire.

Le décor s’avère glaçant, car l’auteur met beaucoup d’accent sur les ravages de la Braise. La description des horreurs de Asheville où toute la population devient déjantée fait son effet vous pouvez me croire. Les héros sont aussi inexorablement atteints, y compris Mark le narrateur. On vit ainsi la progression de la maladie au plus près dans une ambiance tendue, c’est peu de le dire. À nouveau on ne peut s’empêcher de penser aux jeux vidéos, pas toujours en mal d’ailleurs. De ce point de vue là, la séquence meurtrière de Asheville où Alec et Mark « dégomment » à tire-larigot grâce à leurs puissants désintégrateurs les pauvres hères devenus fous furieux par la maladie, malgré son côté excessif, est complètement dantesque et vaut le détour.

Globalement malgré un style toujours sans éclat et une narration répétitive j’ai trouvé l’épisode très prenant, plutôt mieux réussi aussi que le décevant troisième tome de la trilogie qui le précède, surtout grâce au personnage d’Alec le militaire. J’espère que la deuxième partie de le préquel bouclera la boucle en beauté, mais j’ai un doute quand même sur la capacité de l’auteur à sauver l’intérêt de la série.