La liberté sexuelle
de Collectif

critiqué par Veneziano, le 28 juillet 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'intimité entre droit et morale
Les Etats sont intervenus longtemps pour réduire les activités sexuelles au mariage hétérosexuel et à l'objectif de reproduction, sous l'influence conservatrice des religions. Une lente évolution a été initiée en vue de la reconnaissance d'une ouverture en-dehors du mariage, puis aux autres formes de couples, notamment sous l'influence du droit international et européen (la Convention européenne des droits de l'Homme). Il s'en est ensuivi que le sexe n'est presque plus perçu que sous l'angle de la répression, soit des infractions pénales, les agressions et le viol notamment. Reste cependant pendante la question de la pornographie : une conception large peut y faire rentrer beaucoup de choses, notamment les représentations et allusions à l'homosexualité, avec des sources diffuses de discriminations, ce que montrent les jurisprudences canadiennes et américaines, notamment.
Ce livre date de 2005 et est paru avant le mariage homosexuel et le débat sur la procréation médicalement assistée, mais il présente toujours le mérite de faire réfléchir sur la place de la morale et de l'intervention de l'Etat dans l'intimité, en vue de l'élaboration de normes touchant au sexe. La liberté en la matière ne va pas de soi et la présence de l'intimité exacerbe les questions en la matière. L'histoire, l'analyse comparative participe fort judicieusement à une prise de recul fort nécessaire, en vue de mener des débats qui doivent rester les plus sereins possibles. Il est donc fort utile.