Sentences ardentes
de Patrick Ledent

critiqué par Catinus, le 24 juin 2020
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Un super bon polar liégeois
Des hommes politiques se font assassiner dans la bonne ville de Liège. D’abord un simple conseiller communal, puis un échevin, ensuite un député, un ministre … C’est la panique dans le milieu. Le commissaire Antoine Bontemps est chargé de l’enquête. Notre homme est en fin de carrière, passablement amère, solitaire, appartient à l’ancienne méthode où il est important de mener ses recherches dans les rues ; le policier arpente donc la Cité - pour le plus grand plaisir des lecteurs -. Bontemps habite en Outremeuse où il ne manque jamais l’occasion de faire honneur aux bistrots et aux restos du coin.
Un super polar liégeois particulièrement bien ficelé avec une écriture costaude.
De 4 à 5 étoiles ( sur 5).

Extraits :

- Ce n’était pas la peine de le faire saliver avec le pot-au-feu d’Etienne, d’évoquer la poésie de la promenade des escaliers ou de lui raconter les parfums épicés de Sainte-Marguerite : la nouvelle génération était incapable de goûter à ces choses-là, toujours pressée, toujours en retard, toujours en mouvement, comme si la moindre pause risquait de la minéraliser. Quelle servitude !

- Le freinage d’urgence du convoi sublima cette odeur de métal et de béton mouillée qui flottait toujours en permanence au-dessus des voies : la signature olfactive de la gare de Bruxelles-Central, unique au monde.

- Décidément, Liège avait du bon. On y mangeait et buvait à toute heure, de jour comme de nuit. Même Paris était loin du compte avec ses restaurants bondés, bruyants et aux horaires formatés. Il existait à Liège une absence absolue de point mort, une activité rythmée et permanente, jamais stressante, que Bontemps n’avait rencontré nulle-part ailleurs. La ville disposait de son temps avec une sagesse communicative qui donnait à penser, à chacun de ses habitants, qu’ils étaient libres du leur.