Un automne de Flaubert de Alexandre Postel

Un automne de Flaubert de Alexandre Postel

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 10 juin 2020 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans)
La note : 8 étoiles
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Je ne pouvais pas louper ce roman

En 1875, à cinquante-trois ans, soit cinq ans avant sa mort, Gustave Flaubert décide de se rendre à Concarneau pour retrouver son ami Georges Pouchet, un biologiste. Malgré que son œuvre littéraire soit saluée partout, Flaubert est un peu désespéré par sa vie. Il pense qu’il aurait pu faire mieux, qu’il aurait dû se marier, avoir des enfants. A vrai dire, ce qui l’inquiète surtout, c’est que sa fortune est en train de fondre et que les perspectives financières ne sont guère réjouissantes. Là, en villégiature, il dort beaucoup, mange énormément, prend des bains, assiste aux recherches scientifiques de son ami. Avec un troisième larron, ils font la fête, boivent. Mais au final, Gustave s’ennuie. Il aimerait reprendre la plume. Une vieille esquisse d’un conte moyenâgeux refait surface. Il y prend goût. Alexandre Postel nous montre habilement l’évolution de la création par quelques exemples remarquablement amenés. Ce sera « La Légende de Saint-Julien l’hospitalier ». Pour ma part, cela tombe bien puisque c’est l’œuvre littéraire que je place en numéro un de tout ce qu’ai j’ai pu lire jusqu’à présent (voir un article plus bas). Je ne pouvais pas louper ce roman.

Extrait :

- Dans les bois environnants retentit l’aboi des chiens, parfois, l’écho d’une détonation : le préfet a dû décréter l’ouverture de la chasse. Flaubert lève les yeux au ciel : de toutes les occupations auxquelles s’adonnent ses semblables, celle-ci lui a toujours paru l’une des plus ineptes.

- Prudemment, timidement, poussivement, en vache stérile qu’il est devenu, il se rabat donc, faute de mieux sur un vieux fond de tiroir. De ce repli ne peut naître qu’une œuvrette insignifiante, un exercice de style : tel est l’avis de Flaubert. Ce n’est rien du tout et je n’y attache aucune importance, affirme-t-il à un ami ; une petite bêtise moyenâgeuse, confie-t-il à George Sand.

- Flaubert ne rature presque rien. Son travail ne consiste pas à inventer mais, ce qui est la seule manière de créer du vrai, à se ressouvenir.
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Mon article à propos de « La légende de saint Julien l’hospitalier » :
https://catinus.blogspot.com/2019/12/…

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