Rivière-au-Cerf-Blanc
de Véronique Drouin

critiqué par Libris québécis, le 8 avril 2020
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Artiste en communion avec la nature
Une jeune femme qui étudie en art décide d'aller vivre en forêt pendant ses vacances avec un copain, dont les affinités ne sont pas nécessairement nourries par des atomes crochus. Le pire est à prévoir. Il s'agit d'un roman d'horreur. L'environnement sylvestre se prête bien au genre avec les feuilles qui craquellent sous les pas, les oiseaux qui craquettent et les branches qui bruissent. Tout est mis en oeuvre pour créer une atmosphère terrorisante.

Ces éléments ne représentent pas le comble de la frayeur. Ce sont des œuvres d'artistes érigées en pleine forêt et surmontées de bois de cerfs. Quels en sont les auteurs? On ne le saura pas précisément, mais on devine que ce sont des adeptes qui s'adonnent au « land art », lequel s'ouvre à tous ceux qui préconisent que la nature doit servir de muse avec tout ce qu'elle représente de beauté et d'horreur. La vie en forêt n'est pas une sinécure. Prière d'apporter sa hache. Ça peut toujours servir, ne serait-ce que pour couper des branchages afin d'allumer un feu de camp quand la faim est impérative.

Les couteaux volent bas quand on empiète sur le domaine de ceux qui ont adopté la forêt pour s'adonner à leur art. Les téméraires risquent fort d'être transformés eux-mêmes en œuvres d'art. Comment les protagonistes vont-ils affronter cette éventualité ? Leur canot leur servira de viatique, mais la Rivière-au-Cerf-Blanc coule en cascades au milieu d'un ravage de cerfs albinos. Les portages ralentissent leur fuite, et la première habitation est encore loin.

C'est moins un roman d'horreur qu'une œuvre hallucinatoire à la défense de l'écologie. Le suspense est habile, mais ça ne nourrit pas le lecteur, qui aura hâte d'en finir avec ce roman pour adolescents.