Le secret de la force intérieure
de Chuck Norris, Joe Hyams (Co-auteur), Denis Heinech (Traduction)

critiqué par Fanou03, le 23 mars 2020
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
Karaté kid
Le secret de la Force Intérieure est avant tout le récit autobiographique de la vie de Chuck Norris à l’aube de ses cinquante ans (le livre a été écrit en 1988). Il y décrit son enfance plutôt difficile et pauvre, sa rencontre avec le karaté bien sûr et sa carrière cinématographique. Les parties sur son enfance où il fait le portrait d’une mère travailleuse et aimante mais d'un père alcoolique et violent, ainsi que celle sur son apprentissage des sports martiaux (qui a commencé en Corée quand il était en garnison dans ce pays), sont clairement les plus intéressantes, car j’avoue que la filmographie de Chuck Norris n’est quant à elle pas du tout ma tasse de thé...

Tout cela aurait pu être donc très people (on y croise Bruce Lee et Steve MacQueen !), voire anecdotique, mais Chuck Norris déroule son récit avec une grande lucidité qui enlève tout sensationnalisme. Fier de ses réussites, il analyse aussi sans concession ses échecs (la faillite de son école de karaté, son couple qui bat de l’aile). Il essaie ainsi de tirer des enseignements de ses expériences qu’il relie à la pratique du karaté. En effet, redoutable sport de combat, nécessitant des qualités aussi bien techniques que physiques, il ne faut pas oublier, rappelle Chuck Norris, que le karaté est avant tout une voie qui permet à un individu de progresser mentalement, et de s’affronter soi même avant d’affronter les autres.

Chuck Norris tire donc de tout cela une « force intérieure » dont il souhaite ici nous livrer le « secret », en une série de règles qu’il égrène à la fin de chaque chapitre. Rien de bien extraordinaire à vrai dire (« Ne sous-estimez jamais votre adversaire », « ne refusez pas l’aide qu’on vous offre ») mais l’humilité et la droiture que donne à voir l’acteur et ancien champion du monde donnent une portée toute particulière à ses messages. Se respecter soi-même et les autres, assumer ses responsabilités, donner la priorité à sa famille, avoir un état d’esprit positif : l’hygiène de vie morale de l’acteur se base à la fois sur une certaine bienveillance envers les autres et une exigence de discipline et de dépassement de soi.

J’avoue que cela m’a rendu fort attachant Chuck Norris : même si il émane un certain patriotisme et un respect de l’ordre établit dans le discours de l’acteur qui m’ont fait personnellement sourire (« je respecterai toujours les lois de mon pays et lui resterai fidèle », « je respecterai toujours l’autorité »), le tout me paraît néanmoins très sain et vaut très largement ma foi, par sa sincérité et sa justesse, certains ouvrages de développements personnels sans saveur qui fleurissent aujourd’hui sur les étals des libraires !