Chéri, tu m'écoutes ?
de Nicole de Buron

critiqué par CC.RIDER, le 11 mars 2020
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Désopilant
Petite chérie, fille cadette de l’auteure, débarque un jour à l’improviste chez ses parents alors qu’elle est partie depuis quelques années. Elle veut quitter Thomas, petit ami qui tape l’incruste dans l’appartement que les parents louent pour leur fille. En fait, Alizée est tombée amoureuse d’un beau danseur brésilien. L’ennui, c’est que les parents du jeune homme ne veulent en aucun cas d’une belle-fille blanche qui déparerait dans leur famille du plus bel ébène… Alizée est désespérée… le temps qu’un nouvel amoureux se profile à l’horizon… Du côté des anciens, rien ne va plus. Lilibelle, la toujours très coquette arrière-grand-mère, a tourné la tête d’un très vieil amiral plein aux as qui fréquente la même maison de retraite qu’elle. Les deux tourtereaux se font la belle pour aller convoler en juste noces à Las Vegas au grand dam de la famille de l’Amiral, laquelle craint pour sa part d’héritage… Et puis voilà que Matthias, fils de Grande Chérie s’est amouraché de Mélanie, adepte du Renouveau Charismatique, qui compte bien arriver vierge au mariage…
Que de situations cocasses ou amusantes dans « Chéri, tu m’écoutes ? », chronique familiale humoristique si joyeuse et enlevée qu’elle se lit comme un roman. Tout est d’une drôlerie absolue, roborative et sans méchanceté. Nicole de Buron sait grossir le trait sans jamais tomber dans la caricature. Tout est finement observé et après tout, sa famille un peu brindezingue ressemble à bien d’autres, même si elle fait partie d’un milieu aisé, bobo et snob à souhait. Le style de l’auteur est agréable et bien rythmé avec une originalité : elle utilise la deuxième personne du pluriel pour parler d’elle-même. Il n’y a pas à proprement parlé d’intrigue, mais une suite d’anecdotes et de saynètes toutes plus joyeuses et humoristiques les unes que les autres, montant crescendo jusqu’à une fin en apothéose avec le remariage délirant et déjanté de Grande Chérie avec Monsieur Gendre n°2. Un régal. À découvrir ou redécouvrir ne serait-ce que pour ne pas oublier cette grande dame de l’humour français récemment disparue.